Ils n'auront peut-être pas l'occasion d'en parler au cours d'un débat, mais Jean-Christophe Cambadélis et Nicolas Sarkozy œuvrent, chacun de leur côté, pour booster le nombre des adhérents à leurs partis respectifs.
Le PS, avec 150.000 encartés (dont seulement 60 à 70.000 à jour de cotisation, contre 170.000 en 2013), est en grande souffrance sur ce point, comme le révélait Europe 1 fin octobre. Côté UMP, les quelques 268.000 adhérents appelés à voter pour l'élection de leur nouveau président en font le premier parti de France de ce point de vue. Mais chaque adhésion sera bonne à prendre en vue de la reconquête de l'Élysée en 2017.
Et les affaires reprennent déjà, comme le souligne d'ailleurs un proche de Nicolas Sarkozy auprès du Parisien, samedi 6 décembre :
"On est aujourd'hui à un rythme de 800 adhésions par jour.
"
La nomination de Laurent Wauquiez, qui incarne la frange droitière de l'UMP, au poste de secrétaire général du parti est vue comme un moyen de se rapprocher de la base militante. D'un autre côté, Nicolas Sarkozy l'a martelé pendant sa campagne pour la reconquête de sa famille politique : il veut "rassembler", reconsolidant notamment le lien avec un centre qui soit avec l'UMP "matin, midi et soir". Quant à la primaire de 2016, Thierry Solère, chargé par le successeur de Jean-François Copé de l'organiser, vise ouvertement un score supérieur à celui du PS en 2011, soit entre 2.5 et 3 millions de participants.
Rue de Solférino, on table sur l'avènement d'un "parti de masse", selon les mots de Jean-Christophe Cambadélis cité par l'AFP. Alors que le parti clôt ce samedi ses États généraux visant à redéfinir son "identité", le Premier secrétaire veut "ouvrir la maison" et atteindre le chiffre de 500.000 militants d'ici à 2017. Camba table également sur 1 à 1.5 million de sympathisants au moment de la prochaine présidentielle.
Il se réjouit d'ailleurs d'un certain regain d'intérêt pour le parti socialiste depuis la rentrée :
"On a 7.000 adhérents depuis septembre.
"
Pour atteindre son objectif, il compte réformer le "parcours du combattant" qu'est aujourd'hui le parcours d'adhésion au PS. Voici ce qu'explique l'AFP :
"Désormais, chaque militant pourra faire adhérer plusieurs personnes. Le prix des cotisations, variable en fonction des revenus, est aussi à l'étude.
"
Des propositions qui seront soumises à approbation du bureau national de mardi 9 décembre et du Conseil national du 13. La "charte des socialistes pour le progrès humain", adoptée cette semaine par les militants, représentait "la première étape de la remise en forme de la maison socialiste".
Une étape "réussie" selon Jean-Christophe Cambadélis, qui se tourne désormais vers la suivante, plus organisationnelle : faire du PS un parti "plus transparent, plus connecté, plus efficace". Plus politiquement, il espère convaincre les militants "en se rénovant, en menant des combats politiques" pour changer "le rapport de force dans la société française". Il explique :
"Début février, nous aurons un PS avec ses fondamentaux, sa modernisation organisationnelle, et son offre programmatique pour les élections.
"
Avec, forcément, le congrès de 2015 en ligne de mire...