LA POSITIVE ATTITUUUUDE - Nous ne sommes qu'à deux ans et demi de la prochaine présidentielle, mais celle-ci occupe une bonne partie du temps des politiques, toutes tendances confondues. Nicolas Sarkozy considère que cette élection est "déjà gagnée", Marine Le Pen se dit prête à gouverner puisqu'elle a "déjà des gens partout", Cécile Duflot pense avoir "les épaules"... François Hollande, lui, est "déterminé à ne pas abdiquer".
Les mots sont ceux d'un conseiller du président de la République, rapportés par Le Monde samedi 6 décembre. "Ce n'est pas cuit du tout", ajoute-t-il, précisant sa pensée par une métaphore tennistique qui ravivera la déception des supporters français après la défaite en finale de la Coupe Davis face à la Suisse :
C’est comme le mal de dos de Roger Federer : ça se travaille.
Tout reste donc possible. "Il y a peu de doutes sur son état d’esprit", assure d'ailleurs un autre conseiller au quotidien. Le sien, non, mais sa majorité est *légèrement* plus dubitative. C'est pourquoi il rencontre les parlementaires socialistes "par commissions parlementaires entières", raconte Le Monde. Explications de l'entourage du chef de l'État :
On essaie de raccommoder les choses. On s’en occupe un par un. C’est la stratégie du bouton de chemise. Il sait qu’on ne peut pas partir à l’élection présidentielle éparpillés.
L'objectif serait-il d'éviter une primaire à gauche pour 2017, que le candidat Hollande promettait pourtant en 2011 ? L'idée fait largement son chemin, jusqu'à être évoquée par plusieurs ministres, sans que le principal intéressé n'intervienne publiquement pour temporiser ce débat. "Pure tactique", affirme un conseiller dans les colonnes du quotidien du soir :
Il endort tout le monde pour débusquer les adversaires, les inciter à y aller et à se planter. Et à la fin, tout le monde conviendra que ce n’est pas possible.
C'est que le titulaire du poste n'a pas abandonné l'idée de se représenter sans en passer par là. Un "habitué" du Château décrypte la pensée présidentielle. Et à l'en croire, ce n'est pas vraiment le statut de "candidat idéal" qui permettra à François Hollande de prétendre à sa propre succession. Loin de là. Voici son analyse :
Il pense qu’il pourra se présenter. Je le vois dans ses yeux. Une droite divisée, un FN haut, les socialistes pour qui ce sera ça ou le chaos : il se dit que, sur un malentendu, ça peut marcher.
L'un de ses proches, enfin, explique que le président souhaite "ne plus subir le cours des événements politiques". Avant de lâcher ce qui sonne comme un terrible aveu :
Voire même, qui sait, tenter de se montrer encore mobilisateur…