NOYAUTAGE - Marine Le Pen s'apprête à être réélue à la tête du Front national. Lors du congrès du parti, à Lyon ce week-end, elle sera la seule candidate à sa propre succession. Pas de surprise, donc. Mais la présidente du parti frontiste voit plus loin. Elle vise évidemment l'Élysée en 2017. Et elle l'assure : elle est tout à fait prête à gouverner.
Dans une interview à L'Opinion mardi 25 novembre, Marine Le Pen explique que la "structure" du FN est celle "d’un parti qui va arriver au pouvoir". Non seulement le parti, mais aussi l'administration française. Car à tous les échelons, ses "gens" sont déjà installés et prêts à mettre en oeuvre sa politique. Voici ce qu'elle explique, alors qu'on l'interroge sur le risque que l’administration "refuse de lui obéir" une fois élue présidente de la République :
"Je n’y crois absolument pas, parce que j’ai déjà des gens partout, dans tous les ministères, toutes les administrations. De surcroît, beaucoup de fonctionnaires souffrent de voir l’État se déliter.
"
Attention : Marine Le Pen n'a pas manœuvré pour installer ses "gens" aux postes-clé. Il s'agit simplement de "fonctionnaires en lutte contre le système" :
"Ce sont des fonctionnaires qui sont en lutte contre le système, qui estiment que l’intérêt supérieur de l’État n’est plus à l’œuvre et qui en souffrent.
"
Pour 2017, tout est donc déjà réglé. Et même plus tôt que cela : la présidente du parti d'extrême droite répète qu'elle est "prête à aller faire le bras de fer" à Matignon en cas d'élections législatives gagnées par son parti après une éventuelle dissolution de l'Assemblée décidée par François Hollande. Elle n'hésitera pas à être Premier ministre de cohabitation pour sortir le pays d'une situation qu'elle présente comme apocalyptique :
"Je suis prête à aller faire le bras de fer, oui. Car chaque jour qui passe est un jour sombre pour la France, un jour de destruction, et risque de venir un temps où ces destructions seront irréversibles.
"
Mais pour gouverner, il faut aussi un gouvernement. Début septembre, Marine Le Pen donnait un aperçu du "shadow cabinet" auquel elle réfléchit. Reste donc à régler la question de la majorité gouvernementale. Ce lundi, Marine Le Pen a justement dressé les contours de la "grande alliance patriote" qu'elle imagine pour le futur. Et de citer Jean-Pierre Chevènement, Philippe De Villiers et Nicolas Dupont-Aignan.
Tout est prêt, on vous dit.