Marine Le Pen évoque un "shadow cabinet" en citant un membre du FN avec qui elle a pris ses distances récemment

Publié à 10h22, le 09 septembre 2014 , Modifié à 11h33, le 09 septembre 2014

Marine Le Pen évoque un "shadow cabinet" en citant un membre du FN avec qui elle a pris ses distances récemment
Aymeric Chauprade et Marine Le Pen / Maxppp

MON GOUVERNEMENT À MOI - Marine Le Pen est prête à gouverner. Le 2 septembre, elle affirmait même à propos de François Hollande "il se soumettra ou se démettra" en cas de victoire du FN dans une hypothétique élection législative causée par une dissolution de l'Assemblée Nationale. Invitée sur LCI/Radio Classique mardi 9 septembre, la présidente du FN a même cité les noms d'éventuels ministres qu'elle choisirait en cas de victoire :

- Guillaume Durand: Est-ce que vous avez constitué une sorte de "shadow cabinet"? [...] Est-ce que vous avez un candidat pour être ministre de l'Économie, un candidat pour être ministre de la Culture?



- Marine Le Pen: Bien entendu Monsieur Durand. Il y a énormément de gens qui sont très compétents autour de moi. J'aimerais bien d'ailleurs que les journalistes ...



- Guillaume Durand: Est-ce qu'on pourrait avoir une idée de qui pourrait être le ministre de l'Economie du Front National?



- Marine Le Pen: Je ne ferai pas ça Monsieur Durand et vous le savez très bien. Et personne d'autre à ma place ne le ferait. Ce que je peux vous dire c'est qu'entre Monsieur Sulzer, Madame Melin, le professeur Lebreton... Entre Monsieur Chauprade... Il y a énormément de gens au FN qui sont prêt à prendre leurs responsabilités, qui ont des compétences qui sont reconnues dans leur milieu. J'aimerais bien que les journalistes fassent un peu l'effort de les connaître et peut-être de les faire connaître aux Français. Ça aussi ça participerait d'un bon fonctionnement démocratique.

Des personnalités moins connues du grand public mais qui conseillent Marine Le Pen : Jean-Richard Sulzer à l'économie, Joëlle Melin à la Santé par exemple. Gilles Lebreton est lui, l'ancienne tête de liste du FN aux Européennes dans le Grand Ouest alors qu'Aymeric Chauprade a été récemment élu député européen et reste le conseiller de la présidente du Front national sur les questions internationales. Sauf que les prises de positions de ce dernier ont fait débat au sein du parti.

Intitulée La France face à la question islamique: les choix crédibles pour un avenir français, la tribune en question dévoile certaines propositions du député européen comme "éliminer les 1.000 jihadistes disposant de la nationalité française partis combattre en Syrie et en Irak" avant "qu'ils ne reviennent". De plus, Aymeric Chauprade reprend la théorie du complot à propos du 11 septembre 2001 en affirmant que cet attentat est la conséquence d'une "collusion probable entre une partie de l'Etat profond américain et l'Etat profond saoudien". Enfin, le député européen croit en une "solidarité civilisationnelle" qui oblige la France à intervenir contre l'Etat islamique pour aider les Chrétiens d'Orient. Une rupture nette avec la vision internationale du parti qui s'appuie d'habitude sur le principe de non-ingérence. D'ailleurs, la présidente du FN avait pris ses distances en affirmant à l'AFP que ces propos "n'engageait pas le Front national"

#BONUS TRACK

La présidente du Front national revient également sur le cas Thomas Thévenoud qui a quitté le Parti socialiste lundi 8 septembre tout en gardant son siège de député, après sa démission du gouvernement Valls II pour des "retards de déclaration et de paiement" de ses impôts. Selon elle, le gouvernement et Thomas Thévenoud ont "un accord":

Il y a un accord avec le gouvernement, très clairement. Ils ont besoin de Thévenoud pour avoir la majorité. Par conséquent, ils sont prêts à fermer les yeux. Pour l'apparence: "tu pars du PS mais tu votes la confiance".

Marine Le Pen en profite également pour évoquer Jérôme Lavrilleux, toujours membre de l'UMP alors qu'il avait menacé de "parler" s'il était exclu du parti:

Où en est Monsieur Lavrilleux? L'UMP, dans sa grande conception morale, souvent la première à donner des leçons, en réalité conserve quelqu'un qui a clairement avoué qu'il avait fait de manière industrielle, avec d'autres très probablement, des fausses factures, rompant ainsi l'équilibre entre les candidats à l'élection présidentielle et donc attaquant le fondement même du processus démocratique. Et on le laisse en place parce qu'il risquerait de révéler que d'autres dirigeants de l'UMP. [...] Quand le FN a de temps en temps quelques brebis galeuses, chacun exige de lui de s'en débarrasser et d'ailleurs il le fait spontanément.

Une prise de position similaire à celle de Florian Philippot le même jour sur BFM TV qui dénonçait des "méthodes de mafia" à l'UMP.  

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