Si le groupe PS à l'Assemblée planche sur un service civique obligatoire, le dispositif n'est pas repris à son compte par François Hollande. Lors de sa grande conférence de presse de ce 5 février, le chef de l'Etat a annoncé qu'il voulait élargir le service civique déjà existant pour que tous les jeunes volontaires puissent y avoir accès, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Il ne s'aligne donc pas sur l'idée d'un service obligatoire et non rémunéré portée par Bruno Le Roux.
Début novembre , François Hollande avait esquissé la création d'un service civique universel de 2 ou 3 mois mais non rémunéré. Ce jeudi, il propose un élargissement du dispositif déjà existant, 8 mois indemnisés, et assure que tous les volontaires pourront s'engager dès le 1er juin. A l'heure actuelle, seul un demandeur sur 5 a accès au service civique :
"Ce que je propose aujourd’hui est un service civique universel , c’est-à-dire que toute personne, tout jeune de moins de 25 ans qui fera la demande de faire un service civique de 8 mois, (...) avec l’agence pour le service civique qui sera renforcée. Tout jeune à partir du 1er juin pourra faire un service civique à sa demande.
Il y a aujourd’hui 4 fois plus de demandes que de services civiques proposés. Eh bien tout jeune qui se présentera à partir du 1er juin pourra faire un service civique, ce qui va supposer de mettre toutes les collectivités, associations, ministères, en capacité.
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Comme il l'avait fait début novembre, François Hollande ne se positionne cependant pas clairement sur la possibilité d'un service civique obligatoire, le soumettant à un référendum: "Si on devait aller vers un service civique obligatoire, le peuple devrait être consulté." Une façon de ne pas prendre l’initiative sur ce projet sans totalement lui fermer la porte.
Dans son document préparatoire, le groupe PS propose bien quant à lui un "service national républicain obligatoire" pour une durée de 6 à 12 mois et non indemnisé.
Particulièrement remonté contre cette réponse du PS "inadaptée à la défiance démocratique partagée par de nombreux jeunes", le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) se dit "rassuré" par les déclarations de François Hollande. La présidente du mouvement, Laura Slimani, réagit auprès du Lab :
"L'obligation aurait été non seulement une réponse inadéquate mais surtout d'une violence inouïe à l'égard des jeunes à l'égard des jeunes que l'on tient pour responsables des maux de la société française.
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