WELCOME - 2015, année verte pour François Hollande. Avant la grande conférence internationale sur le climat à Paris, au mois de décembre, le chef de l'État a verdi son discours et fait systématiquement référence aux enjeux environnementaux dans ses prises de parole. Sa conférence de presse à l'Élysée, mercredi 5 février, n'a pas échappé à la règle.
"Si la France n'est pas exemplaire [sur le plan du respect de l'environnement], elle ne pourra pas convaincre, explique-t-il. Nous allons montrer que la France, l'Europe, peuvent atteindre les objectifs pour éviter" un "réchauffement de plus de 2 degrés" à la "fin du siècle". "J'ai confiance" en vue de la COP 21, affirme-t-il encore, annonçant une série de déplacements internationaux sur le thème de l'écologie en 2015.
Il lance alors très clairement un appel à Europe Écologie - Les Verts :
Alors nos amis écologistes, comme vous dites, qui sont des spécialistes de l'écologie mais pas que de l'écologie, n'ont pas le monopole de l'écologie. Parce que ce serait finalement leur donner l'image qu'ils ne veulent pas avoir. La France doit être un pays écologique (...) mais si les écologistes veulent venir participer à cette politique, ils sont les bienvenus.
Voilà qui a dû faire très plaisir à Jean-Vincent Placé. Le patron des sénateurs écolos milite en effet pour un retour des Verts au gouvernement "dès cette année", et se verrait bien lui-même ministre. Ce petit coup de drague en pleine conférence de presse présidentielle suffira-t-il ? Les Verts sont, de leur côté, plus que jamais divisés sur la question.
[Edit 12h45] Confirmation : Jean-Vincent Placé est très heureux.
Après bonnes annonces hier de @manuelvalls et @RoyalSegolene, nette priorité du PR @fhollande pour le climat et la transition énergétique
— Jean-Vincent Placé (@JVPlace) 5 Février 2015
[Edit 13h35] Les réactions des autres Verts
Parmi les autres écologistes favorables à un retour au gouvernement, François De Rugy salue sans trop d'emballement cette "volonté de tendre la main" exprimée par François Hollande. Sur France Info, le co-président du groupe écolo à l'Assemblée nationale ne signe toutefois pas d'emblée :
J'ai entendu de sa part une volonté en effet de tendre la main, de rassembler. Il est très clairement dans un discours de rassemblement. Même si ce n'est pas lui le chef du gouvernement et que la question se posera d'avoir un gouvernement de rassemblement. Mais la question, c'est surtout : 'Pour quoi faire ?'. Je trouve ça très bien qu'il ait parlé d'écologie, des enjeux écologistes majeurs, notamment la lutte contre le changement climatique [...]. Il y a en effet des actes politiques positifs qui sont posés, un certain nombre de discours sont faits, qui vont non seulement dans le bon sens mais qui sont des inflexions plus écologiques par rapport à ce qui a pu être fait notamment pendant les deux premières années du mandat de François Hollande.
Après, il faudra les conditions. En politique, si on veut rassembler, créer une nouvelle donne politique, notamment sur les questions écologiques, eh bien il faut s'en donner les moyens.
Du côté des Verts moins enclins à rejoindre le gouvernement, Cécile Duflot n'a pas réagi non plus. Enfin, la secrétaire nationale d'EELV Emmanuelle Cosse a retweeté un message positif du porte-parole du parti, Julien Bayou, mais au sujet du logement et non de cette approche politique.