Gratuité des autoroutes: Royal dément tout recadrage, déplore la "pensée unique" et le conformisme dans les médias

Publié à 09h16, le 17 octobre 2014 , Modifié à 11h04, le 17 octobre 2014

Gratuité des autoroutes: Royal dément tout recadrage, déplore la "pensée unique" et le conformisme dans les médias
Ségolène Royal sur i-Télé, le 17 octobre 2014. (Capture d'écran i-Télé)

AMNESIA - "Ah bon ?" : c'est en substance la réponse de Ségolène Royal à un article du Parisien daté de vendredi 17 octobre.

Invitée d'i-Télé le même jour, la ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, a assuré n'avoir "vraiment pas le souvenir" d'un recadrage par François Hollande, après sa proposition controversée d'instaurer la gratuité des autoroutes le week-end.

Le Parisien, qui cite "une figure du PS", assure pourtant qu'il y a eu "un recadrage épique" à l'Elysée après des propos... pas franchement écologistes. Cité par le quotidien, un "ténor de la majorité" explique :

Elle avait réussi une épreuve fantastique avec le vote de sa loi, qui devait nous permettre de refaire un pontage avec les Verts, et elle nous scie les pattes.

Réponse de l'intéressée :

Si ça fait plaisir à certains de le penser, libre à eux. Je n'en ai vraiment pas souvenir. François Hollande m'a félicitée sur le vote de la loi. Il ne m'a pas dit un mot sur les autoroutes. 

Cette annonce intempestive, une idée qui "n'avait pas été travaillée" selon le patron des socialistes à l'Assemblée nationale, Bruno Le Roux, était en effet intervenue mardi dernier, le jour-même du vote du projet de loi sur la transition énergétique... Réduisant d'autant les efforts du gouvernement pour soigner les relations avec Europe Ecologie Les Verts, explique Le Parisien, en vue des cantonales et régionales de 2015.

Invité jeudi 16 du Club de la Presse, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a lui aussi déploré une annonce qui a "amoindri" le texte de loi :

Elle a fait un parcours sans faute sur la transition énergétique qui permettait d’inscrire la France dans ce besoin d’une politique différente au niveau énergétique au XXIe siècle, elle a travaillé de concert avec les député socialistes, radicaux et écologistes et on est arrivé à un bon texte. Et puis là il y a eu cette annonce qui, pour le moins a été personnelle et a surpris beaucoup de monde.

A Arlette Chabot, qui lui demande si c'est parce que la ministre "la joue perso", Claude Bartolone répond :

C’est toujours le danger avec Ségolène Royal. Elle a réussi à amoindrir l’action formidable qui a été la sienne en ce qui concerne le texte sur la transition énergétique. J’espère que très vite elle va revenir au principe contenu dans ce texte, parce que c’est indispensable pour le respect de l’environnement et à mon avis pas mauvais pour la majorité.

Sur i-Télé, Ségolène Royal a elle-même concédé que cette déclaration a pu nuire à la loi qu'elle a fait adopter :

C'est vrai que ça a un peu étouffé la communication autour de la loi sur la transition énergétique, mais je ne me fais pas de souci parce que c'est d'abord sur la mise en mouvement sur les territoires (qu'elle se jugera, ndlr) et je vois quand je me déplace, quand je vois les entreprises qui s'engagent c'est formidable.

Mais pour la N°3 du gouvernement, la responsabilité de ce brouillage de la communication incombe "au conformisme" et à la "pensée unique" dans les médias :

Il faut prendre conscience de la mécanique des chaines tout info. Après c'est repris. C'est comme si on ne pouvait plus rien dire, il y a à la fois énormément d'information et une espèce de conformisme de l'information, c'est-à-dire que dès qu'on sort des clous de la pensée unique, ça prend des dimensions très importantes.

Pourtant, persévère-t-elle en guise de conclusion, "il faudra des idées iconoclastes pour régler le problème du coût pour les automobilistes des autoroutes".

[Edité à 11h00 avec citations de Claude Bartolone]

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