QUI PERD GAGNE – Hervé Morin a-t-il digéré sa défaite pour la présidence de l’UDI face à Jean-Christophe Lagarde ? Il assure que oui. "La preuve c’est que je suis là, sinon je ne serais pas là", dit-il ce jeudi 27 novembre sur Sud Radio.
Pourtant, le président du Nouveau centre, ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, ne semble pas avoir totalement accepté sa défaite. Aussi lâche-t-il :
"J’ai gagné sur la totalité de la France sauf en Seine-Saint-Denis. On a un taux d’adhésion de l’UDI dans ce département qui dépasse toute norme, notamment dans sa ville [Drancy, la ville dont Lagarde est maire, ndlr]. Voilà, c’est fait, on va passer à autre chose.
"
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Un détail du vote par département qu'il ne peut pas connaître, puisqu'il n'existe pas. En revanche le taux de participation était particulièrement élevé dans le fief de Jean-Christopghe Lagarde. D'où ces insinuations. Ou comment accuser sans le dire. Une sortie qui fait écho à sa saillie effectuée le 15 novembre en marge du Congrès de l’UDI qui actait la victoire de Jean-Christophe Lagarde pour succéder à Jean-Louis Borloo. Ce jour-là, Hervé Morin avait estimé qu’il était "le vainqueur moral de l’élection" .
Surtout, par cette petite phrase insidieusement lâchée, Hervé Morin relance indirectement les doutes qu’il avait émis lors des derniers jours de l’élection. Dans son sillage, Jean-Christophe Fromantin, candidat éliminé au premier tour et qui avait rallié Hervé Morin, avait émis de "sérieux doutes sur la sincérité du scrutin" .
"Il y a eu au moins trois ou quatre papiers, de quotidiens ou d’hebdomadaires", sur ce sujet et sur ces doutes de la "team Morin", ajoute-t-il pour justifier son propos. Toujours est-il qu’Hervé Morin demeure président de son parti, le Nouveau centre, affilié à l’UDI. Pour quel avenir ? "Il y a une jolie phrase de Shimon Peres qui dit qu’en politique, seule la mort signifie la fin", philosophe-t-il.