Jean-Christophe Cambadélis accuse Pierre Gattaz d'être "le premier opposant du gouvernement"

Publié à 11h05, le 19 novembre 2014 , Modifié à 11h13, le 19 novembre 2014

Jean-Christophe Cambadélis accuse Pierre Gattaz d'être "le premier opposant du gouvernement"
Pierre Gattaz est "le premier opposant du gouvernement", selon Jean-Christophe Cambadélis © REUTERS/Benoit Tessier

"EN PREMIÈRE LIGNE" - Tout comme Manuel Valls, Jean-Christophe Cambadélis "aime l'entreprise". Le Premier secrétaire du PS l'a affirmé fin août, à la suite du Premier ministre (qui le dit depuis dans toutes les langues). Mais attention : le patron du PS n'est pas dupe. "Je n'ai pas d'illusion sur le Medef", a-t-il expliqué mercredi 19 novembre sur RFI.

Surtout, le député de Paris accuse le président de l'organisation patronale, Pierre Gattaz, d’œuvrer contre le gouvernement :

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Monsieur Gattaz, pendant que l'UMP est en préparation de congrès, est en première ligne dans le combat contre le gouvernement. C'est le premier opposant du gouvernement socialiste.

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Résumons la pensée de Jean-Christophe Cambadélis : non seulement Pierre Gattaz, avec des propositions comme la suppression de l'ISF ou la possibilité pour les entreprises de licencier sans motif, sape le travail de l'exécutif, mais en plus il fournirait un certain nombre d'idées à la droite, qui doit se choisir un nouveau leader le 29 novembre (rappel : Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire et Hervé Mariton y prétendent).

"Le Medef défend les intérêts des actionnaires, parfois des entreprises, mais généralement de ceux qui détiennent le capital des entreprises, poursuit 'Camba'. Et donc il développe à partir de là une orientation visant à briser tout ce qui pourrait être de la régulation dans notre économie pour permettre une plus grande accumulation pour ceux qui détiennent le capital".

Ce qu'il juge comme étant une "philosophie pas constructive" :

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C'est toujours plus non pas pour l'entreprise, mais toujours plus pour les actionnaires et toujours moins pour les salariés. Cette philosophie, qui n'est pas constructive dans le moment de crise que nous traversons, créé un certain nombre de tensions.

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Ces tensions, Jean-Christophe Cambadélis n'est pas le premier responsable socialiste à en faire état. Début novembre, François Rebsamen s'en était lui aussi pris à Pierre Gattaz, le qualifiant de "petit syndicaliste" qui "nuit à l'image de l'entreprise". Le ministre du Travail s'était excusé, huit jours plus tard, d'avoir utilisé cette formule "pas jolie" et "vexante pour les syndicalistes". Mais pas d'excuse envers le "premier opposant du gouvernement", donc.

[Bonus Track]

Pourquoi Jean-Christophe Cambadélis a-t-il voulu devenir Premier secrétaire du PS et pas ministre, Premier ministre voire président de la République ? Bien sûr, parce qu'il "aime les 150.000 militants" socialistes et qu'il veut réengager la "bataille culturelle" que le PS a "perdue", explique-t-il dans des propos rapportés par le journaliste Guillaume Durand dans L'Opinion ce 19 novembre.

Autre raison, plus surprenante, avancée par le patron du PS : il ne serait pas capable de se contraindre au régime alimentaire strict qui va de pair avec les hautes responsabilités (à la différence du moine-soldat de François Hollande, Bernard Cazeneuve). "Camba" explique ainsi qu'il ne pourrait pas "ne jamais boire d'alcool", toujours selon Guillaume Durand :

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Regardez Sarkozy, Valls ou Hollande, ils sont capables d’une ascèse que je n’ai pas.Perdre des kilos, ne jamais boire d’alcool...

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Du rab sur le Lab

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