#MULTIPLEX - C'est la rentrée pour les émissions politiques du dimanche. Au programme de ce 31 août, Jean-Christophe Cambadélis dans BFM Politique, Michel Sapin au Grand Jury, Bruno Le Roux à Tous Politiques et Najat Vallaud-Belkacem au JT de TF1.
Le Lab se plie en quatre pour suivre ces différentes interviews et vous propose ses morceaux choisis au fur et à mesure de la soirée.
>> Jean-Christophe Cambadélis sur BFM Politique
#DEUX GAUCHES
Jean-Christophe Cambadélis revient sur les divisions à gauche. Et les relativise, comme il l'a fait dans la semaine, en parlant de ces oppositions comme un élément de l'ADN du parti qu'il dirige :
Depuis 1905, les socialistes sont divisés et ils ont plusieurs fois gouverné ensemble.
Les débats sont donc nécessaires au PS. En revanche, ils n'ont pas leur place au gouvernement. Ce qui explique, pour Cambadélis, l'exclusion du gouvernement d'Arnaud Montebourg. "Il a eu tort parce que cette crise a brouillé les choses et rouvert des plaies", affirme le premier secrétaire du PS.
D'ailleurs, Jean-Christophe Cambadélis "va bien merci". "Je trouve que le parti socialiste s'est rassemblé. […] Evidemment que c'est un parti en difficulté mais je crois qu'il peut les surmonter parce qu'il y a énormément d'intelligence dans ce parti", dit-il.
#J'AIME L'ENTREPRISE
Ça devient un gimmick d'intervieweurs politiques. Comme Jean-Michel Aphatie invitant Pierre Moscovici vendredi 29 août à reprendre la phrase de Manuel Valls au Medef, Hedwige Chevrillon propose de faire de même à Jean-Christophe Cambadélis. Qui s'exécute en fixant la caméra :
Moi, Jean-Christophe Cambadélis, j'aime l'entreprise.
Mais le premier secrétaire du PS détourne néanmoins le regard de la caméra lorsqu'il prononce le mot "entreprise".
#J'AI QUEL AGE DÉJÀ ?
Moment de flottement lorsqu'est évoquée la jeunesse trotskiste de Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire se défend mais bute sur son âge :
J'ai 73 ans… J'ai 63 ans. J'ai 63 ans. […] À 20 ans, j'étais trotskiste. À 63 ans, je suis social-démocrate. Ma cohérence c'est que je suis toujours de gauche.
#NORMALITÉ
L'image a surpris, étonné, celle de François Hollande, quelques heures après l'annonce de la démission du gouvernement Valls I, donnant un discours sur la résistance, sous la pluie. Jean-Christophe Cambadélis, qui estime que François Hollande est "à la hauteur de sa tâche", défend le choix présidentiel de ne pas s'abriter sous un parapluie.
On n'a pas compris le geste qui était le sien qui était de dire 'face à ces gens-là, on ne se couvre pas'. […] Eh bien être président normal, c'est être sous la pluie.
Mardi 26 août, l'Élysée a expliqué que ce discours donné sous les trombes d'eau, c'était pour faire tout comme les résistants de l'époque.
>> Michel Sapin au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI
#FRONDE
Michel Sapin fait sienne la sortie de Manuel Valls appelant le Parti socialiste à la responsabilité. Et il en profite pour adresser un message aux députés frondeurs.
Les frondeurs, à la fin ils finissent par faire des râleurs de l'autre côté. Et les râleurs nourrissent les frondeurs. Mais à un moment, il faut sortir de là. C'est qu'est-ce qu'il se passe ? Est-ce que ça avance dans l'entreprise ? Est-ce que ça avance dans l'économie ? Est-ce que ça avance dans la société ? Est-ce qu'on prend des décisions ? Trop de décisions n'ont pas été prises, par incertitude, par manque de confiance.
Et hop, en passant, un tacle aussi à Arnaud Montebourg. "Que ce soit comme ministre, il y a parfois des comportements qui ne sont pas dans la dignité de quelqu'un qui exerce le pouvoir", glisse-t-il, regrettant que l'épisode Montebourg et le remaniement a peut-être fait perdre du temps à la France.
#MAIS POUR QUOI FAIRE ?
"L'encadrement des loyers, pour quoi faire ?" Ainsi Michel Sapin justifie-t-il la décision de Manuel Valls de suspendre cette mesure, pourtant promesse de campagne du candidat François Hollande en 2012. Le ministre des Finances s'interroge :
Si l'encadrement des loyers c'est pour qu'on arrête de construire des logements, des appartements et que au bout du compte on n'arrive plus à se loger, je ne vois pas à quoi cela servirait.
Une formule qui pourrait faire croire que François Hollande a fait cette promesse sans mesurer toute les conséquences d'une telle mesure. Sapin tempère et veut faire preuve de pragmatisme. "Cette promesse sera appliquée là où elle est nécessaire", jure-t-il.
#DANS TES RÊVES MARINE
Marine Le Pen Premier ministre de cohabitation ? Pour Michel Sapin, c'est "dans ses rêves". Samedi 30 août, la présidente du FN a expliqué qu'elle était prête à prendre ses responsabilités en cas de dissolution de l'Assemblée nationale.
Michel Sapin ajoute :
Elle est là, elle essaye de se donner de la crédibilité Puisqu'elle entend certains à l'UMP dire 'non non pas question, nous ne voulons surtout pas d'une dissolution parce que nous avons peur d'exercer les responsabilités', donc elle essaye d'apparaître comme plus responsable que ceux qui ne le sont pas aujourd'hui.
>> Bruno Le Roux à Tous Politiques France Inter-Le Parisien
#DÉBATTEURS IS THE NEW FRONDEURS
Les "frondeurs" ne font qu'embêter Bruno Le Roux. Mais le patrons des députés socialistes ne leur en veut pas trop, si ce n'est ce nom qui ne lui convient pas. Il l'explique :
On les appelle les frondeurs, je préférerais qu'ils soient des débatteurs.
Et Bruno Le Roux d'affirmer qu'il "faudrait être fou pour être socialiste et refuser le débat, de toute façon il s'impose toujours […] Le débat ne peut pas dire posture. Gouverner, ce n'est pas un jeu."
#ODE À MACRON
Bruno Le Roux est ravi qu'Emmanuel Macron remplace Arnaud Montebourg à Bercy. Et il le dit en prononçant un éloge du nouveau ministre de l'Économie qui pourrait apparaître in fine comme une citrique de 'l'ancien. Voici ce qu'il dit :
Je me félicite aujourd'hui d'avoir dans ce ministère quelqu'un qui, depuis le premier jour du quinquennat de François Hollande, est en situation d'émettre des idées, de les proposer au président de la République, de rencontrer.
Et Bruno Le Roux de dénoncer un "délit de CV" ou un "délit de carrière" concernant les critiques qui ont suivi la nomination d'Emmanuel Macron à Bercy.
#HONTE
Décidément, Bruno Le Roux a plein de problème avec son propre camp. Aussi, quand il défend l'autorité de François Hollande, le patron des députés PS n'oublie de rappeler à l'ordre certains membres de sa famille politique :
Quand j'entends même des gens de gauche dire qu'avec François Hollande ce serait pire qu'avec Nicolas Sarkozy, c'est une honte, une honte pour la gauche que d'avoir des propos comme cela.
>> Najat Vallaud Belkacem au JT de TF1
#LA LOI C'EST LA LOI
À quelques jours de la rentrée scolaire, la réforme des rythmes – scolaires justement – fait encore débat. La nouvelle ministre de l'Éducation prévient déjà :
La loi s'appliquera partout, il n'y aura pas d'exception.
Si elle dit comprendre certaines craintes – "tout réforme entraîne des frottements ici ou là parce qu'il faut s'habituer aux changements", dit-elle – elle jure que la loi sera appliquée, soit par les maires, soit par les préfets.