1, 2, 3, ROI DU SILENCE - Recommandations de Bruxelles sur le budget, nomination de Pierre Moscovici à la Commission européenne, vote pro-européen en Ukraine, le tout sur fond d'euroscepticisme ; au regard de l'actualité, nombreuses seraient les raisons d’entendre dans les médias Harlem Désir, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes nommé en avril dernier.
Mais lorsqu’on tape son nom dans un moteur de recherche d’actualités, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent concernant l’ancien premier secrétaire du PS. Sa dernière intervention dans un média français ? Il y a deux semaines dans “Mardi politique” de RFI. Auparavant, il a eu quelques interventions à la fin du mois d'août, sur iTélé et BFMTV. On y avait surtout retenu qu'il "comprenait la réaction" de Nadine Morano lors d'une polémique sur une femme voilée à la plage.
#Cohérence
Comment expliquer cette absence ? Dans l'entourage du secrétaire d'Etat, on plaide la "cohérence de communication gouvernementale". Par exemple, sur le budget, même s'il s'agit d'un sujet où l'Europe pèse, le secrétaire d'Etat laisse s'exprimer Michel Sapin, le ministre du Budget. Lors des Conseils européens, la primauté de l'expression revient au président de la République.
#Agenda
Et puis, pour le dire franchement, Harlem Désir n'a pas le temps. Son agenda comporte de nombreux déplacements dans les capitales européennes. "Il refuse énormément d'invitations" de média, à en croire son cabinet. Soit. Mais Harlem Désir est aussi peu sollicité lors des questions au gouvernement. La dernière question qui lui a été posée directement l'a été le... 21 mai, à la veille des élections européennes.
Il est intervenu depuis, mais pour répondre à la place du Premier ministre ou de son ministre de tutelle, Laurent Fabius. "Ce n'est pas de notre faute si l'opposition préfère poser des questions sur les frondeurs ou sur des bavures policières qui n'en sont pas" se défend le cabinet du secrétariat d'Etat.
#Solférino
En passant du statut de premier secrétaire du PS à celui de secrétaire d'Etat en avril 2014, Harlem Désir a perdu en visibilité. Une diminution qui se constate lorsque l'on regarde son classement mensuel des "squatteurs des matinales".
Harlem Désir a donc plus "squatté" les matinales du temps du Parti socialiste qu'après sa nomination (ou exfiltration, c'est selon) au gouvernement.