"Il n’y a pas de fin définitive en politique. Il faut être prudent sur tout jugement définitif, quel que soit le politique." Cette déclaration est signée de celui qui a été le plus proche communiquant de Nicolas Sarkozy. De Beauvau à l’Elysée en passant par l’UMP.
Alors, quand Franck Louvrier a été annoncé parmi les intervenants du petit-déjeuner débat organisé par l’association @SorbonneCom , ce vendredi 13 juin à la questure de l’Assemblée nationale, on ne pouvait qu’être présent pour écouter ce que ce communiquant passé chez Publicis - où il côtoie Jérôme Batout, ex-spin doctor de Jean-Marc Ayrault - avait à dire. Et ce d’autant plus que le thème du débat était "La communication peut-elle donner plusieurs vies en politique ?" Autrement dit, existe-t-il une possible résurrection dans la vie publique ? Une question d’une étonnante actualité.
N’attendez cependant pas de ce conseiller régional UMP des Pays de la Loire, rompu à la communication, qu'il lâche le moindre indice concret sur un éventuel retour dans l’arène de son ancien patron. Lui-même a tenu à prévenir d’emblée qu’il ne fallait voir aucune corrélation avec l’actualité. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite, dit-il en substance, sourire en coin.
Mais quand même. Quand Franck Louvrier assure que "tant qu’on est vivant en politique, tout retour est possible", il est impossible de ne pas y voir d’arrière-pensées. Ou d’allusions volontaires. Aussi déclare-t-il :
"Je suis persuadé que dans une vie politique, il y a toujours une petite fenêtre pour revenir sur scène.
"
A bon entendeur. Franck Louvrier nuance néanmoins, assurant que "le vrai bouleversement qu’est le quinquennat" a modifié la donne et accéléré le temps politique. Un temps politique qui, selon l’ancien conseiller en communication "use l’homme politique plus vite qu’il n’y a quelques années".
Depuis qu’il a quitté l’Elysée et s’est mis en retrait, officiellement, de la vie politique, Nicolas Sarkozy communique par la technique des "cartes postales" permettant d’être présent dans l’imaginaire médiatique et dans l’opinion, sans pour autant prendre la parole – à quelques exceptions près (une tribune dans Le Figaro puis une tribune dans le Point ). Une stratégie à mettre en parallèle avec l’analyse de Franck Louvrier, pour qui "la maîtrise de l’agenda et du temps a des conséquences très fortes en terme de communication" et "l’élément majeur de l’homme politique est la gestion de l’agenda, donc du temps".
"Notre métier de communication politique, c'est rendre visible ce qui est invisible.
"
Et Franck Louvrier de conclure :
"Attention à tout jugement définitif sur un politique, on peut être surpris.
"