WINNER - Il est passé à l’offensive, imposant ses thèmes et ses transgressions. Et il persiste sur cette ligne politique sociale-démocrate (ou sociale-libérale selon le point de vue). Manuel Valls se veut iconoclaste comme patron de la majorité gouvernementale socialiste. A l’opposé d’un François Hollande qui se veut rassembleur et adepte de la "synthèse", comme il l’a rappelé lorsqu’il a décoré Valls de l’ordre national du Mérite , le Premier ministre, lui, clive.
"Je ne me laisserai pas tirer vers le bas, je ne me laisserai pas enfermer", a-t-il confié à Caroline Roux et relayé ce lundi 27 octobre sur Europe 1, assumant :
"Ce n’est pas à moi de faire la synthèse. L’illisibilité, la godille, ça ne marchera pas.
"
Et d’ajouter, en rapport avec sa fracassante interview dans l’Obs dans laquelle il dit vouloir en finir avec ce qu’il appelle "la gauche passéiste" et déclare "soyons gramsciens" :
"La bataille des idées, je l’ai gagnée. (au PS, ndlr)
"
Après avoir choqué une partie du PS en remettant, une nouvelle fois, en cause le nom même du parti, Manuel Valls s’était vu rappelé à l’ordre, notamment par le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone qui lui a conseillé de se "concentrer" sur son travail à Matignon .
Réponse de l’ancien candidat à la primaire PS :
"Bartolone veut la place, mais je ne lui laisserai pas.
"
Pour se défendre de lorgner sur Matignon, pour lequel son nom fut un temps évoqué pour remplacer Jean-Marc Ayrault, Claude Bartolone nie toute ambition d’une telle nature. Il y oppose même l’une des propositions chocs de son livre, Je ne me tairai plus, à savoir la suppression du poste de Premier ministre .
Une proposition sur laquelle le résident de l’Hôtel de Lassay aime à raconter l’échange qu’il a eu avec Manuel Valls à ce sujet :
"- Valls : Alors tu veux me supprimer ?
- Bartolone : Non, je veux te faire entrer dans l’histoire. Je veux que tu sois le dernier prés… Premier ministre de la 5e.
"