CORRECTION - Michel Rocard est le mentor du Premier ministre, "un ami" et son ancien conseiller aux affaires étudiantes des années 80. En avril 2014, il avait même affirmé avoir été "ébloui" par le discours de politique générale de Manuel Valls. Mais les récents propos du Premier ministre sur "la gauche passéiste" n'ont pas trouvé le même écho chez Michel Rocard. Comme le relève le Parisien du 9 novembre, la contribution de l'ancien Permier ministre aux États Généraux du PS, intitulée "Réorienter le PS pour le redresser, une urgence, une nécessité", va à l'encontre de la position de Manuel Valls:
Le Parti Socialiste de France, vieux de cent dix ans au moment de ses états généraux, vit assurément l'une des crises les plus profondes de sa longue histoire. [...] C'est dans ce moment et dans cette situation, que certains, y compris dans nos rangs, et faute d'avoir vu le PS de France porteur de solutions pour la période précédente, veulent déclarer sa désuétude et programmer sa disparition. Ce serait pire qu'une folie, une faute et, sans doute, un geste suicidaire pour la France.
Le nom de l'actuel Premier ministre n'est évidemment jamais mentionné mais difficile de ne pas y voir un *léger* recadrage. D'ailleurs, Michel Rocard demande "une cure de gauchisme" pour relancer le parti:
Qu'est-ce que le gauchisme sinon l'attitude consistant à refuser parce que disqualifié le discours politiquement correct auquel se sont ralliés les institutions et les chefs en place. Il est des moments où une cure de gauchisme est nécessaire pour briser un consensus étouffant.
Si Michel Rocard s'en prend brièvement à son ancien collaborateur, il a des mots plus durs concernant François Hollande. D'ailleurs, comme beaucoup de socialistes, il est partagé quant à une éventuelle candidature du président de la République en 2017:
Je ne pense ni qu’il ne souhaite ni ne puisse se présenter, et moi-même, je le lui déconseillerais.
Martine Aubry puis maintenant Michel Rocard... Les contributions aux Etats généraux servent décidément à libérer la parole socialiste... Pas sûr que Manuel Valls apprécie.