Nicolas Sarkozy n'est "pas sûr" qu'une primaire à l'UMP soit "le moyen le plus pertinent pour avoir un bon président de la République"

Publié à 20h14, le 02 octobre 2014 , Modifié à 16h57, le 17 octobre 2014

Nicolas Sarkozy n'est "pas sûr" qu'une primaire à l'UMP soit "le moyen le plus pertinent pour avoir un bon président de la République"
Nicolas Sarkozy en meeting dans la banlieue de Troyes, jeudi 2 octobre 2014 © Captures d'écrans / Montage Le Lab

Nicolas Sarkozy n'est pas un grand fan de l'idée d'une primaire interne au parti pour désigner le candidat à l'élection présidentielle. En ce qui concerne l'UMP pour 2017, elle aura bel et bien lieu et sera même "ouverte", c'est à dire non limitée aux seuls militants du parti. Le candidat à la présidence de l'UMP a tenu à le préciser au cours de son meeting dans la banlieue de Troyes, jeudi 2 octobre. 

Mais il a également exprimé son scepticisme quant au bien fondé de cette consultation. L'ancien chef de l'État répondait, durant ce meeting, à des questions d'internautes et de gens présents dans la salle. "Est-ce que les primaires sont le moyen le plus pertinent pour avoir un bon président de la République ?", lui est-il alors demandé. Réponse  :

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Pas sûr.

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Son positionnement est donc *légèrement* ambigu : oui, il faut une primaire, mais non, cela ne fera pas forcément émerger le meilleur candidat pour la droite... À moins qu'il ne s'agisse d'une référence à François Hollande.

Mercredi, François Fillon avait prévenu : "S'il n'y a pas de primaire, alors c'est le premier tour de la présidentielle qui devient primaire". Les deux hommes se sont depuis parlé. Nicolas Sarkozy a expliqué, jeudi, lui avoir "précisé" que la primaire aurait bien lieu.

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J'ai eu une longue rencontre cet après-midi avec François Fillon et je lui ai dit naturellement que les choses se passeraient ainsi, et je le dis parce qu'on s'est mis d'accord.



[...] On s'est vu, c'est tout à fait normal, il a été Premier ministre pendant cinq ans [...], j'aurais besoin de lui. [...] Il avait besoin d'avoir des précisions sur ce sujet.

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Durant son meeting, Nicolas Sarkozy a surtout martelé son message d'unité, en direction de l'UMP. "Il ne faut pas se battre les uns contre les autres", a-t-il expliqué, avant de s'adresser indirectement à ceux, au sein de sa famille politique, qui ne se seraient pas ralliés à sa candidature et à sa proposition de créer "un grand rassemblement" :

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Je voudrais que dans notre famille, ce rassemblement soit complet et total. Que ce rassemblement soit d'abord fondé sur la raison : on fait un petit effort au début, et puis quelques semaines après, on s'est convaincu soi-même que finalement, c'est mieux de s'entendre que de se disputer. C'est la volonté que je porte, c'est le message que je veux adresser aux uns comme aux autres.

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Et de poursuivre : "Je souhaite que jamais nous n'ayons un comportement idéologue, sectaire, destructeur. Parce que quand on a un comportement idéologue, sectaire, destructeur, c'est qu'on ne met pas son pays au-dessus de tout."

L'unité est l'un des éléments clés du discours de Nicolas Sarkozy depuis l'annonce de son retour. Son porte-parole, Gérald Darmanin, avait ainsi assuré mercredi qu'il n'y avait ni "divisions" ni "écuries" au sein de l'UMP

Ce meeting intervenait après la publication, dans le Figaro Magazine, de ses propositions pour la France, dont une bonne partie ne sont pas tout à fait nouvelles.

[Bonus Track] Duflot, "plus mauvaise ministre du Logement de l'histoire de la République française"

Interrogé par un artisan du bâtiment, notamment sur la TVA pour les primo-accédants, l'ex-chef de l'État en a profité pour lancer un joli petit scud en direction de Cécile Duflot :

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Il faut supprimer immédiatement la loi de Mme Duflot, qui est une catastrophe. La catastrophe, c'est la loi, c'est pas Mme Duflot. [...] [Cette dernière est] la plus mauvaise ministre du Logement de l'histoire de la République française. [...] Dommage qu'elle ne s'exporte pas !

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L'ex-ministre écolo a immédiatement répliqué depuis Amiens, où elle participait aux journées parlementaires des écologistes :

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Je trouve cela un peu surprenant et un peu grossier. Mais venant de la part d'un ancien maire de Neuilly qui s'obstinait à refuser de construire du logement social, ce n'est pas surprenant. [...] Je suis intriguée par sa formule sur le fait qu'il voudrait m'exporter et me demande si dans le programme de monsieur Sarkozy, il y a désormais le fait d'exporter ses opposants politiques, ce qui pose question, mais pour le reste il a une vision extrêmement ringarde de la politique et aussi de la politique du logement.



[...] Au-delà de l'hypocrisie, il y a de la malveillance. M. Sarkozy est en campagne, on connaît ses méthodes.



[...] Je suis une adversaire politique de M. Sarkozy, de ce qu'il incarne, de sa façon de faire de la politique aussi, est-ce qu'il y a besoin d'insulter les gens de cette manière ? [...] Peut être qu'il y a de la nervosité, on ne tient pas des propos si inutilement agressifs voire même d'une ambiguïté assez particulière si on n'est pas dans un état de nervosité assez grand, cela doit être le cas.

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Du rab sur le Lab

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