Patrimoine de trois élus UMP : le sénateur Christian Cambon évoque le risque d'un "régime de Gestapo"

Publié à 16h35, le 14 novembre 2014 , Modifié à 19h32, le 14 novembre 2014

Patrimoine de trois élus UMP : le sénateur Christian Cambon évoque le risque d'un "régime de Gestapo"
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De la soixantaine de parlementaires en délicatesse avec le Fisc évoquée par Le Canard Enchaîné fin octobre, trois élus UMP ont finalement fait l'objet d'un signalement auprès du parquet de Paris par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Alors que le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, a demandé jeudi 13 novembre leur démission, le sénateur UMP Christian Cambon, lui, soutient ses collègues et s'inquiète de l'avènement d'un "régime de Gestapo".

Le procureur de la République de Paris a ouvert jeudi des enquêtes préliminaires sur les déclarations de patrimoine du député Lucien Degauchy et du sénateur Bruno Sido. Quant au député Bernard Brochand, le ministère public n'a pour l'heure pas pris de décision. Tous trois sont soupçonnés de ne pas avoir déclaré des comptes en Suisse. Mais ils affirment tous être en accord avec la loi.

Interrogé par Publicsénat.fr, vendredi 14 novembre, Christian Cambon est *légèrement* remonté contre cette affaire :

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On ne va pas tomber dans un régime de Gestapo quand même. Il y a une instruction, la justice va se prononcer.



On est quand même un peu gênés, on jette en pâture des noms qui tournent sur les télés à tout va. Quelle est la matérialité des faits ? 

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Pour lui, c'est simple : la HATVP et son président, Jean-Louis Nadal, veulent "se payer les parlementaires". Il demande donc "le respect de la procédure et de la présomption d'innocence"

Christian Cambon, élu du Val-de-Marne, dénonce "cette espèce d’hallali qu’on lance contre les parlementaires" et n'hésite pas à faire un parallèle osé avec les commémorations du centenaire de la Première guerre mondiale :

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On est de la chair à canon. Ça tombe bien, c’était le 11 novembre… 

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Le sénateur est signataire de la proposition de loi, initiée par le président de son groupe, Bruno Retailleau, qui propose notamment d'instaurer une procédure de "démission d'office" pour les parlementaires fraudeurs.

Mais en l'espèce, il veut différencier "les citoyens, fussent-ils parlementaires, qui ont le droit de contester le point de vue de l’administration fiscale" des cas où "la fraude est avérée. Dans ce cas, je suis pour la sévérité de la loi". Il n'est donc "absolument pas favorable" à la démission de son collègue Bruno Sido.

Du rab sur le Lab

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