Pour Marylise Lebranchu, "l'arrivée des tweets a envenimé les choses" pour l'ambiance dans la majorité

Publié à 10h45, le 24 octobre 2014 , Modifié à 11h28, le 24 octobre 2014

Pour Marylise Lebranchu, "l'arrivée des tweets a envenimé les choses" pour l'ambiance dans la majorité
© Reuters / Benoit Tessier

Ils tweetent plus vite que leur ombre. Et ce n'est pas du goût de Marylise Lebranchu. Invitée ce 24 octobre de LCI et Radio Classique, la ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique a regretté l'influence de Twitter dans le débat politique, particulièrement au moment où les discussions s’enveniment au sein de la majorité. Les réactions à chaud sur le réseau social nuisent à "l'ambiance globale", explique-t-elle :

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Ce qui me désole moi c’est l’ambiance globale, sans doute que l’arrivée des tweets a envenimé les choses … les gens se répondent et ne peuvent pas se contrôler suffisamment. Je pense que dans ces cas-là il faut prendre une heure, deux heures ou quatre heures de réflexion avant de dire quelque chose. C’est vrai qu’on a passé une très mauvaise journée avec des déclarations qui en plus révoltent la population.

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De fait, des députés socialistes ont par exemple réglé leurs comptes via Twitter lors du débat sur le budget 2015 à l'Assemblée le 20 octobre. Le débat a en revanche surtout eu lieu par médias interposés lorsque Benoît Hamon et Aurélie Filippetti ont refusé de voter ledit budget puis lorsque Manuel Valls a relancé l'idée d'un changement de nom du PS et d'un rapprochement avec le centre lors de son interview à L'Obs.

Très libre de parole, la ministre critique à la fois le Premier ministre et le Parti socialiste. Du premier, elle regrette ses élans envers François Bayrou et glisse même qu'il "pense à une majorité future" :

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C’est sans doute un de mes désaccords, quand il dit ça [ses regrets sur une absence de main tendue après la présidentielle, ndlr] il parle en tant que chef de la majorité actuelle mais voyant une majorité future … Moi je pense que ce n’est pas la priorité.



La priorité aujourd’hui c’est de dire "on a voulu une politique industrielle", on a appelé ça la politique de l’offre ; est-ce que aujourd’hui il faut rééquilibrer ou pas ? François Hollande  lui-même fait un pas vers un autre équilibre quand il dit qu’il ne fera pas 3%, "je laisse filer un petit peu le déficit mais je discute au niveau européen pour avoir des accords" (…)

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Le Parti socialiste en prend également pour son grande, accusé de ne "rien apporter à la politique" du gouvernement à force de chamailleries :

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Ce que je reproche aux socialistes - ce n’est même pas de se chamailler car ça n’a pas de sens - c’est de ne rien apporter à la politique. Moi je préfèrerais qu’ils regardent quelles contributions aux états généraux ils ont fait, qu’ils aillent discuter avec des militants, que le PS fasse des réunions publiques, ouvrent les portes, les fenêtres (…) plutôt que de s’envoyer des petites phrases qui désespèrent les gens.



Il y a une responsabilité sur l’ambiance politique globale.

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BONUS TRACK

Comment réagir lorsqu'on vous confond avec une autre ministre ? C'est ce qui est arrivé à Marylise Lebranchu ce 24 octobre en tout début d'interview, présentée sous le nom de Marisol Touraine, sa consœur aux Affaires sociales. La ministre de la Décentralisation choisit d'en rire et aide même le journaliste : "On parlait de Marisol Touraine à l'instant ! (...) Je salue Marisol Touraine."

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