CAPICE ? - Dans un premier temps, il avait affirmé qu'il n'avait "pas entendu" les sifflets contre Alain Juppé, lors de son meeting à Bordeaux, samedi 22 novembre. Quatre jours plus tard, Nicolas Sarkozy revenait sur ces huées dans Le Figaro, expliquant qu'il ne "bâillonnerait" pas les militants qui expriment des "désaccords sincères et spontanés avec l'orateur".
En off, il expliquait même que le maire de Bordeaux n'avait eu "que ce qu'il mérite", pour avoir parlé notamment de "primaires ouvertes" devant les militants sarkozystes. Voilà maintenant que Nicolas Sarkozy aborde cet événement... durant le dernier meeting de sa campagne pour la présidence de l'UMP. À Nîmes, jeudi 27 novembre, l'ancien chef de l'État a expliqué ce que, selon lui, les Français attendent des partis politiques :
"Les partis de notables de la politique, qui font leurs petites affaires entre eux en tenant soigneusement les Français à l'écart, ces partis les Français ne leur font pas confiance, ne les supportent plus, n'en veulent plus.
Ils veulent des partis politiques où ils ont leur mot à dire, des partis qui les représentent parce qu'ils leur ressemblent, [...] des partis où on est libre : libre de penser et libre de dire. Des partis où quand la salle est contente elle le dit,des partis où quand la salle n'est pas d'accord, elle le dit.
"
Le nom d'Alain Juppé n'est pas prononcé mais c'est tout comme. D'autant que, quelques secondes plus tôt, l'ancien chef de l'État avait estimé qu'un "responsable digne de ce nom, ça n'a pas peur du débat, [...] ça n'a pas peur de se confronter aux idées des autres".
En clair : les militants sont libres de chahuter qui ils veulent, où ils veulent et quand ils veulent. Très loin, donc, des craintes d'Alain Juppé, selon qui l'UMP "est en train de devenir une secte, avec un gourou à sa tête".
Cette façon de présenter la bronca subie par Alain Juppé, que Nicolas Sarkozy n'a rien fait pour calmer alors même qu'il était assis sur scène aux côtés de son ancien ministre des Affaires étrangères, fait écho à ce qu'il a expliqué devant "ses troupes et des journalistes", selon Le Canard Enchaîné :
"Quand on ne sent pas une salle, on ne sent pas non plus son électorat.
"