Quand Jean-Yves Le Drian réclamait une VIème République, en compagnie de Jean-Luc Mélenchon

Publié à 17h53, le 12 septembre 2014 , Modifié à 19h20, le 17 octobre 2014

Quand Jean-Yves Le Drian réclamait une VIème République, en compagnie de Jean-Luc Mélenchon
Jean-Yves Le Drian et Jean-Luc Mélenchon © Reuters - Montage Le Lab

ARCHIVE - Jean-Yves Le Drian est un très proche de François Hollande. Il l'était déjà en 1990, alors qu'il était député du Morbihan. Et à l'époque, l'actuel ministre de la Défense réclamait l'instauration d'une "VIème République", dans une tribune cosignée notamment par Jean-Luc Mélenchon et publiée par Le Monde, comme le remarque Libération, vendredi 12 septembre.

Parmi les signataires de la tribune, on trouve aussi Marie-Noëlle Lienemann (aujourd'hui sénatrice socialiste, figure de la gauche de la gauche et qui manque rarement une occasion de critiquer les choix politiques de l'exécutif), ou encore Julien Dray. 24 ans plus tard, Jean-Luc Mélenchon milite toujours pour un changement de Constitution. Il s'agissait même du principal thème de sa campagne présidentielle de 2012. C'est aujourd'hui l'objet d'une page internet, lancée par l'ex-coprésident du Parti de gauche jeudi 11 septembre. Le titre de la tribune en question, "Vite, une VIème République !", est identique au slogan de campagne de Jean-Luc Mélenchon il y a deux ans.

Mais Jean-Yves Le Drian, lui, ne s'est pas fait remarquer par une quelconque volonté de réformer en profondeur les institutions françaises. Joint par Le Lab, l'entourage du ministre précise qu'"il agit plutôt dans le cadre strict des institutions de la Vè République et leur est d'une grande fidélité."

En 1990, les signataires de cette tribune dénonçaient les "blocages et les rigidités hérités du gaullisme présidentiel", indique Libération, qui cite plusieurs extraits de ce texte :

La Ve République […] organise la négation du politique, le contournement de l’expression démocratique et la prédominance de la technocratie sur toutes les aspirations de la société, écrivent-ils. Elle a délibérément mis en quarantaine toutes les forces collectives socio-économiques, culturelles ou politiques.

"Gaullomania anesthésiante", "Parlement au pouvoir limité, à l’initiative bridée", "exécutif omnipotent", "culture de la fatalité", "infantilisation des élus", "règne des conseillers" : "Tout ce qu’on commence à retrouver dans les débats naissants sur l’amélioration de nos institutions", note le quotidien. 

Autre extrait :

Lorsque les institutions sont bâties sur l’idée de l’homme providentiel, du pouvoir centralisé et pyramidal, les modèles culturels qui prévalent ailleurs sont du même ordre : chefs d’entreprise tout puissants, absence de transparence, décentralisation confisquée par les potentats locaux.

"La gauche n’a pas su stopper cette dérive technocratique", concluaient les signataires.

Mais le ministre de la Défense ne sera pas le seul, au sein du gouvernement, à avoir déjà milité pour une refonte des institutions. Matthias Fekl, qui a remplacé Thomas Thévenoud, avait lui aussi, mais beaucoup plus récemment, exprimé ce genre de revendications. C'était à l'Université d'été du PS à La Rochelle, à la fin du mois d'août. Le nouveau secrétaire d'État au Commerce extérieur réclamait alors "une nouvelle République, avec un Parlement fort, des parlementaires moins nombreux mais dotés de davantage de pouvoirs, un mode de scrutin qui assure des majorités claires, la fin du cumul des mandats".

[Edit 18h30 : ajout de la réaction de l'entourage de Jean-Yves Le Drian]

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