SARKOLEAKS - Le Canard Enchaîné à paraître mercredi 12 mars publie un second verbatim extrait des enregistrements volés - pendant 280 heures! - de Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.
Un enregistrement réalisé samedi 26 février 2011, veille d'un remaniement ministériel, au pavillon de la Lanterne, dans le parc du château de Versailles. Cinq hommes discutent avec Nicolas Sarkozy : Patrick Buisson muni de son dictaphone qui se lance tout seul (selon son avocat), Claude Guéant, encore secrétaire général de la Présidence, le conseiller spécial Henri Guaino, le monsieur com' de l'Élysée, Franck Louvrier et le monsieur sondages, Pierre Giacometti.
#HORTEFEUX
Nicolas Sarkozy confie avoir le sentiment de "se couper un bras avec Brice", en demandant à son fidèle ami de quitter le ministère de l'Intérieur.
Mais celui qui est encore chef de l'État se montre aussi très critique :
Il était un bon collaborateur. Il s'est mis en tête, il y a quelques années d'être sur le devant de la scène. Il n'a pas le physique. Il est notable de province.
"Il est loyal, c'est parfait. Mais il n'incarne pas la fonction", ajoute Nicolas Sarkozy en lui reprochant d'avoir dérapé, lors de l’université d’été de l’UMP 2009 qui lui a valu un procès pour "injures raciales" : "Putain, il n'avait pas à déconner en disant qu'il y en a trop [d'arabes, ndrl] !"
#JUPPÉ
Se préparant à éjecter Michèle Alliot-Marie du gouvernement, Nicolas Sarkozy parle de son successeur en ces termes :
La remplacer par Juppé, ça fait professionnel. Je ne dis pas que c'est extraordinaire. Mais c'est un type solide, carré, courageux pour un certain nombre de choses.
Son conseiller, Patrick Buisson, tente alors de l'en dissuader, en estimant que le maire de Bordeaux est "aussi le symbole de la plus grande catastrophe électorale de la droite en 1997" et que "la stratégie de Juppé n'est jamais victorieuse" car "il a un certain autisme à l'égard de l'électorat populaire en France. Il ne le comprend pas." Ce sera tout.
#CARAMBAR
Le Canard Enchaîné publie également des extraits d'une conversation sur les otages français d'AQMI au Niger. Trois d'entre eux ont été reçus par Nicolas Sarkozy, samedi 26 février 2011, à l'Élysée. Or, Patrick Buisson a aussi enregistré avec son dictaphone le moment où Claude Guéant évoque des secrets d'État : les contreparties proposées par la France aux ravisseurs. Et comme tous les présents ne sont pas habilités au secret-défense, Le Canard remarque que Claude Guéant parle en langage codé de "Carambar", "fraises Tagada" et "boules de gomme", tout en se refusant à publier plus de détails pour la sécurité des otages toujours détenus.
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