Temps de parole accordé par BFMTV au FN : le ton monte entre Jean-Luc Mélenchon et Jean-Jacques Bourdin

Publié à 09h30, le 07 avril 2014 , Modifié à 09h46, le 07 avril 2014

Temps de parole accordé par BFMTV au FN : le ton monte entre Jean-Luc Mélenchon et Jean-Jacques Bourdin
Jean-Luc Mélenchon et Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV le 7 avril 2014. © images BFMTV

L'habitué des énervements très contrôlés a encore frappé. Mais il a cette fois été suivi dans son emportement par le journaliste face à lui. Sur BFMTV ce 7 avril, le ton est en effet monté entre Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de gauche, et Jean-Jacques Bourdin, journaliste.

Au cœur de leur affrontement : le temps de parole accordé au Front national sur la chaine d'info en continu durant les municipales.




Aux trois quarts de l'émission, Jean-Luc Mélenchon lance ainsi : "Pour une fois que ce n'est pas le Front national qui parle ici !"

C'est là que l'interview se grippe, Jean-Jacques Bourdin estimant qu'il ne peut "laisser passer ça". Voici leur échange :

- Jean-Luc Mélenchon : Pour une fois que ce n’est pas le Front national qui parle ici !

- Jean-Jacques Bourdin : Pardon ? Attendez, qu’est-ce que c’est que cette allusion ?! Ça je n’accepte pas Jean-Luc Melenchon !

- Jean-Luc Mélenchon : Cela veut dire que le CSA a établi que sur la question des municipales, BFM avait donné la parole 46% du temps au FN et 0% aux autres.

- Jean-Jacques Bourdin : Je vais m’arrêter car c’est une accusation que je ne peux pas accepter au nom de la chaine. La parole qu’on a donné au FN c’était une parole critique, les reportage qu’on a fait c’était justement pour critiquer, c’était des enquêtes sur le FN et son incapacité à trouver des candidats ... Ce qui m’étonne, c’est que vous repreniez, sans aller en profondeur, ces accusations !

- Jean-Luc Mélenchon : Mais cher monsieur, est-ce que vous ne passez pas votre temps à en faire autant ?!

- Jean-Jacques Bourdin :Vous êtes invité ici régulièrement ! Vous ne pouvez pas dire que c’est la chaine du Front national, je ne l’accepte pas !

L'ex-candidat à la présidentielle dit ensuite "exprimer la colère et l'indignation d'innombrables personnes qui en ont par dessus la tête de voir que le temps de parole consacré au Front de gauche est égal à zéro".

L'interview finira cependant par reprendre son cours normal, le président du Parti de gauche terminant l'entretien par un sourire, visiblement amusé par l'altercation :

"

Il faut avoir de l’énergie pour vous répondre ! Vous m’usez avant que la journée n’ait commencé !

"

Le CSA a estimé que BFMTV avait donné trop de temps de parole au FN entre le 10 février et le 7 mars : 43% pour le parti de Marine Le Pen contre 17.6% pour le PS, 15.9% pour l'UMP et 9.3% pour le Parti de gauche. La chaine s'est défendue de toute complaisance expliquant que ce temps - 23 minutes en tout - correspondait à un seul sujet, celui des "candidats malgré eux" du FN, soit un sujet pas forcément élogieux pour le parti.

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