Après la défaite, le questionnement. Éliminé dès le premier tour de la législative partielle dans l'Aube, qui doit désigner le successeur de François Baroin à l'Assemblée nationale, le Parti socialiste appellera au front républicain pour faire barrage au candidat FN, qualifié pour le second tour derrière le candidat UMP. Mais cela ne le décharge pas de chercher les raisons de ce nouvel échec électoral.
Mardi 9 décembre sur France Inter, Thierry Mandon n'a pas cherché à minimiser les responsabilités du PS dans cette élection, deux ans et demi après l'accession de François Hollande à l'Élysée. Le secrétaire d'État considère que "le Parti socialiste apparaît maintenant comme un parti de l'ordre" et doit "redevenir le parti du mouvement".
Le candidat PS défait, Olivier Girardin, estimait auprès de Mediapart dimanche soir que le PS était "déjà mort". "Le PS, c'est la SFIO de la fin des années 50", lançait-il. Réponse de Thierry Mandon ce mardi :
"La SFIO de la fin des années 50, elle gagnait les élections locales. C'est donc pas la SFIO. [...] Non, ce n'est pas pire, on est dans une mutation. Et je pense que le changement, le mouvement, c'est la seule solution, armés des mêmes valeurs : l'idée d'aider ceux qui veulent créer, l'idée d'être plus juste, de lutter contre les inégalités. Ça, ça se fait par le changement, par le mouvement. Ça se fait pas par la conservation.
Je pense que le Parti socialiste apparaît maintenant comme un parti de l'ordre. Il doit redevenir ce qu'il était, ce qu'il a été - ça a été théorisé par des gens tout à fait intelligents. Il doit redevenir le parti du mouvement.
"
Pour ce faire, il mentionne "deux boussoles" qui doivent à son sens guider l'action de sa famille politique : "À la fois réformer et [être] plus près de la société". En ce sens, il juge que la loi Macron, très polémique jusque dans les rangs de la majorité mais porteuse de "mouvement, de changement et de réforme" selon ses mots, est une "façon de répondre aux troubles de l'électorat".
Thierry Mandon n'est pas le seul à chercher des explications dans le camp socialiste. Dès dimanche soir, le député PS Dominique Lefebvre accusait ouvertement son "camarade" (et figure des "frondeurs") Jérôme Guedj d'être responsable de ce revers. "Tu y es pour beaucoup", le tançait-il sur Twitter.