Invitée de LCI ce 4 avril, Marine Le Pen a aussitôt été interrogée sur son amitié avec Philippe Péninque, ancien leader du GUD (une organisation étudiante d'extrême droite réputée pour ses actions violentes) et ancien avocat spécialisé dans les montages fiscaux qui a ouvert le compte en Suisse de Jérôme Cahuzac en 1992 .
Cette amitié, que l'un et l'autre assument à 100%, lui a-t-elle permis d'en avoir connaissance ? "Il m'a informé quand Jérôme Cahuzac a avoué", répète la présidente du FN depuis que l'information est sortie.
Ce 3 avril, Marine Le Pen est en mode déminage sur LCI. Comme elle l'a fait la veille lors d'un déplacement dans les Ardennes, elle rappelle qu'ouvrir un compte pour quelqu'un n'est pas un délit et qu'on ne peut quand même pas lui reprocher d'avoir un ami fiscaliste. Qui ne lui aurait rien dit sur le sujet.
Surtout, Marine Le Pen crie à la "manipulation politique", parlant d'elle à la troisième personne, comme elle a pris l'habitude de le faire :
"Je vois bien quelle est manipulation politique qui est derrière, qui consisterait à éclabousser Marine Le Pen dont la veste est immaculée– ce qui n’est pas le cas des autres ! – pour tenter de faire croire que par amalgame, de près ou de loin, elle aurait quelque chose à voir dans cette affaire.
"
La présidente du parti frontiste préfère ensuite revenir sur les accusations. A ses yeux, le président et le Premier ministre étaient obligatoirement au courant. Elle évoque notamment une note confidentielle qui aurait été remise par la DCRI dès décembre 2012. L'existence de cette note est démentie par Manuel Valls .
Marine Le Pen remonte même jusqu'à Nicolas Sarkozy :
"De toutes évidences, Jean-Marc Ayrault et François Hollande étaint au courant depuis un certain nombre de mois. (...)
Et peut être même que Nicolas Sarkozy était informé depuis quelques années et malgré cela on a confié à Jérôme Cahuzac la présidence de la commission des finances.
"
Depuis que le rôle de Philippe Péninque est sorti dans la presse, ce dernier n'hésite pas à communiquer. Après avoir répondu au Monde, il donne ce matin une interview au Parisien . Sa ligne de défense : expliquer avoir bien ouvert ce compte en 92 puis en avoir perdu la trace. Surtout, il ne savait pas que ce compte avait été caché au fisc, assure-t-il.
"Lorsque j'ai appris l'existence de cet enregistrement, j'ai tout d'abord pensé à une manipulation. Je me suis dit qu'il était tombé dans le piège car, pour moi, un gars aussi intelligent que Cahuzac ne pouvait pas ne pas l'avoir déclaré.
"
Autant d'éléments pour convaincre qu'il n'a rien pu dire à Marine Le Pen.