C’est un titre qui ne passe pas. Le témoignage, dans un article du Nouvel Observateur intitulé "Ce n’est pas Guaino qui m’a tabassé, mais…" , d’un jeune homosexuel agressé à Paris dans la nuit de samedi à dimanche qui avait ensuite partagé une photo de son visage tuméfié sur Facebook , a rendu fou furieux le député UMP des Yvelines.
L’ancienne plume de Nicolas Sarkozy est mise en cause dans ce témoignage du fait de son hostilité au mariage homosexuel et répond, ce mercredi 10 avril, sur Europe 1.
>> Le Nouvel Obs, un journal "abject"
S’il reconnait "que les deux jeunes victimes de cet attentat abominable, que personne ne peut approuver ni même excuser, ni rester indifférent, soient sous le coup de l’émotion", Henri Guaino s’en prend à l’hebdomadaire, à son journaliste et à son site internet. Frontalement.
"Que le Nouvel Observateur, que le journaliste, et le journal, qui donnent des leçons à tout le monde, ait publié sur son site un tel article, est une abjection.
Le journaliste est abject, le journal est abject.
"
>> Gare au fascisme !
Faisant un parallèle entre ce climat de tensions et la volonté présidentielle de "moraliser la vie publique", Henri Guaino flirte avec le point Godwin et explique craindre une montée "du fascisme" :
"De cette abjection, comme de ce que fait le président de la République en jetant l’opprobre sur les hommes politiques, comme de ce que fait le juge avec les abus de pouvoir, de cette abjection nait toujours le fascisme.
"
Et de poursuivre, mêlant chômage, moralisation de la politique et journalisme :
"Dans une période de crise où le chômage monte partout, quand vous jetez l’opprobre sur les hommes politiques, quand les journalistes se livrent à des abjections pareilles, que nait-il sinon le fascisme ou ce qui lui ressemble ?
"
A l’origine de cet article polémique du Nouvel Observateur, une photo postée sur Facebook dimanche dans l'après-midi, entrainant la réaction d’élus socialistes parisiens, qui se saisissent de l'affaire, puis qui rebondit jusque dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale .
Ainsi, mardi après-midi lors des questions au gouvernement, la gauche a utilisé ce fait divers pour illustrer le climat homophobe en France. Interpellé, Manuel Valls a alors dénoncé "un climat d’intolérance" qui "doit cesser".