Alain Juppé, taquin : "Je croyais que c'était le PS qui soutenait le gouvernement, pas le Medef"

Publié à 09h03, le 02 septembre 2015 , Modifié à 09h08, le 02 septembre 2015

Alain Juppé, taquin : "Je croyais que c'était le PS qui soutenait le gouvernement, pas le Medef"
Alain Juppé © DON EMMERT / AFP

Plus rien ne l'étonne. Ni que "les Français fassent plus confiance à Merkel qu'à Hollande", ni qu'un ministre de l'Économie de gauche soit plus apprécié du patronnat que des militants socialistes. Non, la "crise politique" que connaît aujourd'hui la gauche française ne surprend pas Alain Juppé. Tout simplement parce que le chef de l'État admet aujourd'hui qu'il n'aurait pas dû supprimer la TVA sociale décidée par Nicolas Sarkozy. 

Pour Najat Vallaud-Belkacem, si François Hollande a finalement supprimé la TVA sociale, c'était pour tenir sa promesse de campagne

Invité de France Inter mercredi 2 septembre, le maire de Bordeaux et candidat à la primaire de la droite et du centre pour 2017 balance sa petite tirade :

 

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Nous avons entendu quand même quelque chose d'extraordinaire, ce matin ! Voilà un président, ou un candidat, qui fait campagne avec une vigueur extraordinaire pour dire : 'La TVA sociale, c'est un scandale' et puis qui nous dit aujourd'hui : 'Je me suis trompé'. C'est pas étonnant qu'il y ait une crise politique aujourd'hui, c'est pas étonnant que monsieur Macron soit ovationné au Medef et sifflé à La Rochelle ! Or, je croyais que c'était le PS qui soutenait le gouvernement, pas le Medef...

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Et crac : voilà un gouvernement socialiste "soutenu" par les patrons et pas par les adhérents du parti du président parce que ce dernier concède que certaines idées de droite ne sont pas si mauvaises, nous dit Alain Juppé.

Emmanuel Macron, souvent tancé au PS pour son positionnement trop libéral, n'était en effet pas présent à La Rochelle pour les universités d'été du Parti socialiste fin août. En revanche, il était bien à celle du Medef la veille. L'occasion pour lui de remettre à nouveau en cause les 35 heures (avant d'expliquer qu'on n'avait rien compris). Et il faut bien reconnaître que les militants PS, notamment les plus jeunes, n'ont pas trop apprécié.

"Il y a une crise politique, en conclut donc Alain Juppé. Monsieur Hollande n'a pas la majorité pour faire une politique qui n'est pas celle qu'il a annoncée. Voilà la crise politique française aujourd'hui. C'est pour ça qu'il faut une alternance."

Le président de la République, qui admet que toutes ses réformes ne "sont pas de gauche" (mais assure que toutes "servent l'intérêt général"), n'a-t-il pas raison de reconnaître ses erreurs ? "L'essentiel c'est de ne pas trop en commettre, rétorque le maire de Bordeaux. Et là, elles ont été accumulées."

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