Anne Hidalgo présente ses têtes de liste et distille des leçons de politique à Nathalie Kosciusko-Morizet

Publié à 13h30, le 11 octobre 2013 , Modifié à 13h30, le 11 octobre 2013

Anne Hidalgo présente ses têtes de liste et distille des leçons de politique à Nathalie Kosciusko-Morizet
Photo de @thibpez

REPORTAGE - C'est dans le 5e arrondissement qu'Anne Hidalgo avait invité les journalistes pour présenter ses têtes de liste. Chez Jean Tiberi, maire depuis de longues années et casse-tête électoral pour Nathalie Kosciusko-Morizet. Un détail pour vous ? Pas pour son équipe de campagne, qui ne manque pas de le relever, malgré les tensions passées au sein de la famille socialiste dans cet arrondissement.

Souriante, blagueuse, Anne Hidalgo est soulagée: la veille, ses favoris ont été désignés par les militants, y compris son chouchou Christophe Girard, dans le 4e arrondissement, pour lequel ce fut serré. Une séance d'officialisation, donc, mais surtout une occasion pour Anne Hidalgo d'attaquer, sans jamais la nommer, son adversaire dans cette élection: Nathalie Kosciusko-Morizet. Et sur plusieurs terrains.

> Le timing de la campagne

Cette semaine, Nathalie Kosciusko-Morizet a pris les journalistes de court. Alors que tout le monde attendait la désignation de ses têtes de liste à la mi-novembre, NKM a convoqué la presse un mois avant l'échéance pour désigner des "chefs de file".

Un pied de nez à Anne Hidalgo, et un "coup médiatique", dont la candidate socialiste assure se moquer :

Jamais avare en bons mots, le porte-parole d'Anne Hidalgo Pascal Cherki analyse pour Le Lab cette stratégie du "coup médiatique permanent" :

Au début, ça surprend. Mais elle va finir par donner le tournis à son propre électorat avec sa stratégie de l'essuie-glace.

Elle fait la toupie. Et une toupie ça tourne en rond, puis ça se casse la gueule à la fin.

> Le rassemblement et les dissidences :

Anne Hidalgo est toute fière: si elle a eu quelques sueurs froides lorsqu'il s'agissait de convaincre les députés-maires de lâcher leur mandat local, la famille est finalement rassemblée. Veste blanche et grand sourire, Anne Hidalgo promet "qu'il n'y aura pas de dissidence" chez eux.

Et sans citer NKM, la candidate socialiste adresse à son adversaire UMP une petite leçon de politique :

Chez nous, il y a eu des clashs. Mais nous avons la culture de la discussion et du respect. Chez nous, il n'y aura pas de dissidence.

En politique, si on ne rassemble pas, il faut tout de suite faire autre chose. C'est le B.A BA de la politique, le rassemblement...

"Le combat politique ne passe pas forcément par la brutalité et l'injure", ajoute Hidalgo en référence à celle qui se décrit volontiers comme une "tueuse".

> Le 14e arrondissement et les parachutages :

C'est dans le 14e arrondissement que Nathalie Kosciusko-Morizet a décidé d'emménager, et de se présenter aux électeurs. Au départ, le maire PS Pascal Cherki se faisait une joie de l'affronter. Mais ce sera finalement Carine Petit au nom du principe de non-cumul des mandats.
 

La candidate socialiste a-t-elle croisé Nathalie Kosciusko-Morizet sur le terrain ? Oui, à plusieurs reprises. Que lui dira-t-elle la prochaine fois, maintenant qu'elles sont concurrentes ? "Je la saluerai", répond timidement au Lab Carine Petit. "Et en mars, au revoir !", tonne Pascal Cherki.

Le maire socialiste du 14e est beaucoup plus tendre avec Marie-Claire Carrère-Gée, dissidente UMP, déclarée lorsque NKM y a annoncé sa candidature. Sans lui apporter son soutien, Pascal Cherki donne du "Marie-Claire" aux journalistes pour parler de la dissidente UMP, qu'il connaît bien, et de souligner son intégrité.

Le maire du 14e ne manque pas non plus de relever que Marie-Claire Carrère-Gée a récemment reçu le soutien de Nicole Catala, ancienne députée du coin. Et de parier sur une autre dissidence dans le 14e: celle de l'UDI. Pascal Cherki conclut :

Dans le propre arrondissement où elle se présente, elle n'arrive pas à rassembler.

Anne Hidalgo, elle, souligne en tribune que ses têtes de listes sont toutes issues de l'arrondissement dans lequel elles se présentent. Et critique "le tourisme électoral" de Nathalie Kosciusko-Morizet. On attend le débat des deux dames.

Du rab sur le Lab

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