Discret depuis la période de fêtes, Arnaud Montebourg était l'invité de BFMTV ce 18 janvier. Et le ministre du Redressement productif est revenu sur le profond désaccord qui l'avait opposé à Jean-Marc Ayrault en fin d'année 2012 : la question de la nationalisation temporaire.
Comme il l'avait confié à Libération, Arnaud Montebourg a confirmé qu'il avait failli démissionner le 1er décembre :
Oui, deux personnes m’ont convaincu de n’en rien faire : le président de la République et Edouard Martin, le syndicaliste de la CDFDT.(...)
Tout était prêt. Quand on est désavoué et qu’on ne peut pas agir, que la parole ministérielle est discréditée, la question se pose …
L’accord a été rendu et je m’y suis rangé. J’ai décidé de rester à mon poste de travail et de combat.
Défenseur de la nationalisation temporaire pour le cas du site d'ArcelorMittal à Florange, Arnaud Montebourg a été désavoué par le Premier ministre sur le sujet.
Le ministre du Redressement productif ne perd cependant pas cette idée de vue. Ce 18 janvier, dans des termes modérés, il explique qu'il faut trouver des "solutions volontaires" ... et que de nombreux autres Etats ont opté pour la nationalisation provisoire :
Nous aurons à imaginer des solutions volontaires.
La question est de savoir si l’Etat est de retour ou s’il laisse faire. Et il y a un certains nombre de choses nous ne pouvons plus laisser faire.
J’ai pu observer que plusieurs Etats dans le monde, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Japon, ne reculent pas devant l’usage de nationalisation temporaire.
Cela veut dire que l’Etat se substitue au marché quand le marché est défaillant. C’est une raison pour lesquelles je pense qu’il ne faut rien se refuser.(...)
C’est un débat qui a permis de mettre sur la table une nouvelle possibilité dans un gouvernement volontaire.
>> A lire également sur Le Lab :
A l'origine de l'inimitié Ayrault-Montebourg
Pour Olivier Faure, la relation entre Montebourg et Ayrault promet d'être "plus détendue"