BLACKLISTÉ - On l'a imaginée, un temps, prendre la tête de la "fronde" contre le gouvernement. Si elle continue, ponctuellement, de faire entendre sa petite musique, Martine Aubry est finalement restée en retrait de cette querelle interne au PS, sans que l'on connaisse véritablement ses intentions. Matignon ? Le congrès du parti ? La présidentielle 2017 ? Personne ne sait avec certitude ce que vise la maire de Lille. Mais s'associer aux autres figures de la gauche du parti ne fait visiblement pas partie de ses plans immédiats.
D'après L'Express, mercredi 25 mars, Martine Aubry "refuse de parler" à Benoît Hamon, ancien ministre devenu frondeur. Il n'est d'ailleurs pas le seul dans ce cas, à en croire ce que l'intéressé explique à l'hebdomadaire :
Elle ne prend personne au téléphone : ni Emmanuelli, ni Montebourg, ni moi ! Je ne comprends pas.
Et ça, le député des Yvelines l'a mauvaise. Mais alors vraiment. Il lâche :
C'est quand même moi qui l'ai faite première secrétaire !
En 2008, au congrès de Reims, Benoît Hamon s'était à la dernière minute rallié à celle qui devait devenir patronne du parti jusqu'en 2012, lui permettant de remporter une victoire sur le fil. À l'époque eurodéputé, il ambitionnait lui aussi de succéder à François Hollande rue de Solférino. Il deviendra finalement porte-parole du PS dirigé par Martine Aubry.
Retour en 2015 : un autre congrès du PS se profile, celui de Poitiers. Et cette fois encore, les ambitieux à l'aile gauche du PS avancent chacun leurs pions. Avant une possible alliance ? Pour cela, il faudra sans doute décrocher le téléphone.