Après le choc (hormis pour les souverainistes), l'heure est venue pour la classe politique française de réfléchir aux suites à donner à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, actée par référendum du peuple britannique vendredi 24 juin. François Hollande, voulant se poser en leader de cette crise post-Brexit, a annoncé qu'il se rendrait à Berlin dès lundi pour rencontrer Angela Merkel, avant le Conseil européen de mardi et mercredi à Bruxelles. Entre temps, il aura reçu, samedi à l'Élysée, tous les chefs de partis français. Et les parlementaires veulent aussi avoir voix au chapitre.
Ainsi Claude Bartolone, président (PS) de l'Assemblée nationale, va-t-il demander au chef de l'État que soit organisé un débat dans l'hémicycle sur le Brexit et l'avenir de l'UE. Une information révélée par le journaliste d'iTélé Jean-Jérôme Bertolus et confirmée au Lab puis à l'AFP par l'entourage de Claude Bartolone.
Un débat sans vote et qui se tiendrait donc au palais Bourbon mardi 28, soit le jour du conseil européen. Gérard Larcher, président LR du sénat, a indiqué qu'il ferait de même (selon l'entourage de Manuel Valls cité par l'AFP et qui a confirmé l'information, "le gouvernement va proposer un débat au Sénat") :
#Brexit Je vais demander à @fhollande la tenue d'un débat parlementaire le plus tôt possible @lesRep_Senat@Senat_Info
— Gérard Larcher (@gerard_larcher) 24 juin 2016
Histoire de marquer le coup et que la représentation nationale soit solennellement mise dans le processus de décision de la position française, quoique symboliquement.
À l'Assemblée, Manuel Valls fera une déclaration liminaire, avant des interventions des représentants des groupes parlementaires, comme le veut ce type de débats.
Claude Bartolone avait écrit au chef du gouvernement pour lui demander, après concertation avec les responsables des groupes parlementaires, d'organiser un tel débat pour que l'Assemblée puisse être "rapidement et pleinement informée" des enjeux de la "nouvelle donne" créée en Europe par le vote historique des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne, selon le texte de ce courrier consulté par l'AFP.
Le résultat du référendum "emporte des conséquences considérables pour les Britanniques, pour l'Union européenne, ainsi que pour chacun des autres états membres", note le président de l'Assemblée dans ce courrier, jugeant "opportun" que le gouvernement fasse une déclaration "suivie d'un débat sans vote" sur le sujet.