Au début, tout se passait bien. Ou presque. Puis est arrivée la loi Macron. Critiquée par la gauche du PS et au-delà, plus encore que les orientations économiques précédentes, cette loi n’a pu passer que par l’utilisation du 49.3. Par trois fois. Une première du quinquennat et même depuis Dominique de Villepin et le CPE en 2006. Utilisée à nouveau par Manuel Valls pour faire adopter la loi El Khomri à l’Assemblée nationale, cette procédure constitutionnelle est revenue au cœur du débat.
Certains ont ainsi, à nouveau ces derniers jours, demandé la suppression de cette disposition constitutionnelle. Par le passé, Bruno Le Roux faisait partie des députés PS qui tenaient une position proche. Mais le patron des députés socialistes a visiblement changé d’avis. Interrogé sur cette ancienne contestation du 49.3 lorsque le PS était dans l’opposition, Bruno Le Roux a émis quelques regrets. Sur RFI ce vendredi 13 mai, le patron des députés PS, qui était parmi les signataires d’un amendement socialiste de 2008 visant à limiter son recours, a ainsi expliqué qu’en fait, c’était de l’opposition bête et méchante :
"On dit beaucoup de choses quand on est dans l’opposition qui ne sont pas assez réfléchies. Et qui sont là pour faire de l’opposition plus que de la construction. Je regrette que nous ayons participé à ce jeu.
"
Aujourd’hui encore pourtant, des socialistes comme Alexis Bachelay souhaitent la suppression du 49.3, tout pareil que François Hollande en son temps . Car l’archive montrant François Hollande dézinguer cette procédure, la qualifiant de "déni de démocratie", de "brutalité" et de "violation des droits du Parlement" , a BEAUCOUP tourné. Notamment via la droite qui s’est évidemment faite un malin plaisir de le rappeler à la majorité.