Burkini : l'ONU fait la leçon à la France

Publié à 11h25, le 30 août 2016 , Modifié à 13h16, le 30 août 2016

Burkini : l'ONU fait la leçon à la France
L'assemblée générale des Nations Unies à New York © Andrew Burton / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

PAYS DES DROITS DE L'HOMME VS ONU - Polémique sur le burkini, épisode 78.359. Après la décision du Conseil d'État invalidant l'arrêté pris par la municipalité de Villeneuve-Loubet, plusieurs maires ayant pris des mesures similaires ont annoncé leur intention de les maintenir coûte que coûte. Et une partie de la droite, Nicolas Sarkozy en tête, promet de légiférer pour interdire cette tenue de bain (dont le nom est une contraction de "burqa" et "bikini"), quitte à "changer la Constitution". Quant à Manuel Valls, il a jugé que le sujet n'était "pas épuisé" pour autant. C'est dans ce contexte de débat traînant en France que les Nations unies interviennent.

Mardi 29 août en milieu de matinée, le compte Twitter officiel du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme diffuse une longue série de messages adressés à ses 1,47 millions d'abonnés. Tout comme le Conseil d'État, l'institution rappelle que les arrêtés anti-burkini ont "clairement et illégalement violé les libertés fondamentales".

Dans un communiqué, l'agence onusienne écrit :

 

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Ces décrets n'améliorent pas la situation sécuritaire ; ils tendent au contraire à alimenter l'intolérance religieuse et la stigmatisation des personnes de confession musulmane en France, en particulier les femmes. Les codes vestimentaires, tels que les décrets anti-burkini, affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles et sapent leur autonomie en niant leur aptitude à prendre des décisions indépendantes sur leur manière de se vêtir

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Le porte-parole Rupert Colville est ensuite cité, "appelant toutes les autorités locales ayant adopté des interdictions similaires et qui ne l'auraient pas encore fait à les annuler immédiatement, plutôt que de mettre à profit la portée géographique limitée de cette décision [du Conseil d'État, qui ne concerne que Villeneuve-Loubet, ndlr] afin de maintenir leurs interdictions hautement discriminatoires jusqu'à la fin de la période des vacances".

"Les limites à la liberté de toute personne de manifester sa religion ne sont autorisées que dans des circonstances très limitées", poursuit l'ONU, qui ajoute :

 

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L’interdiction du port de certains vêtements n’améliore en rien la situation sécuritaire ou l’ordre public.

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La leçon n'est pas terminée. Les femmes portant des burkinis "ne peuvent se voir reprocher les réactions violentes ou hostiles des autres", explique l'ONU qui considère que le problème doit être traité "en ciblant ceux qui incitent à la haine ou réagissent violemment" :

Conclusion :

 

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L’égalité de genres ne peut être obtenue en réglementant les vêtements que les femmes décident de porter.

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Fermez le ban (Ki-moon).

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