Notre éditorialiste Olivier Duhamel revient sur les clarifications apportées par François Hollande à force d'être relancé sur quelques questions délicates.
Ce que le chef de l'Etat a finalement admis
Nous avions pris les paris, nous interrogeant sur ce que François Hollande risquait de ne pas admettre, au cours de sa conférence de presse, ce mardi 13 novembre.
Voici ce que le chef de l'Etat a finalement admis.
Sur les gaz de schiste. Tout en maintenant l'interdiction de l'exploration par fracturation hydraulique, il a admis, après relance de la question, que des recherches soient engagées pour trouver d'autres techniques, en constatant qu'elles n'avaient jusqu'à présent pas abouti.
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Sur l'augmentation de la TVA. François Hollande a récusé, à plusieurs reprises, toute idée de "tournant". Il n' a cessé d'insister sur le fait que ses choix de TVA étaient sans rapport avec le précédent : pas d'augmentation mais "une restructuration", "une modernisation". Avant de finalement admettre : "J'assume, parfois il faut corriger".
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Sur le non-cumul des mandats. Son engagement sera respecté. Il l'a redit, dans son adresse initiale. "Nous ferons le non-cumul des mandats". Et n'a pas été interrogé sur le sujet. Nous ne saurons donc pas s'il est prêt à un référendum en la matière.
Sur le droit de vote des étrangers. François Hollande l'a semi-enterré, par réalisme. Il ne laissera pas le Premier ministre déposer un projet de loi constitutionnelle s'il n'y a pas "la perspective" d'une majorité de 3/5ème des parlementaires permettant son adoption. Et il écarte, jusqu'à nouvel ordre, de contourner l'obstacle par référendum - "en ce moment ! " Sous-entendu : il serait voué à l'échec.
Plus d'un seront fâchés par ce qui relève pourtant de la lucidité.