Le 18 juillet au soir, l'Association de la presse présidentielle a organisé un dîner entre François Hollande et une centaine de journalistes à la Maison des polytechniciens , à Paris. Ni conférence de presse - pas de télévision ou de radio, uniquement des notes écrite - ni vrai off - trop de journalistes présents - l'exercice est inédit de la part du chef de l'Etat.
Entre le debrief à lire dans les journaux de ce vendredi et les récits à chaud sur Twitter des journalistes présents, voici ce que l'on en sait.
Ce soir, l'Association de la presse présidentielle dînait avec François Hollande. pic.twitter.com/X4gc7kzqsH — Thomas Wieder (@ThomasWieder) July 18, 2013
> Un faux off assumé
Comme le raconte le journaliste du Monde Thomas Wieder, François Hollande savait dès le départ que l'intégralité de ses propos seraient rapportés. Sa parole a donc été entièrement maitrisée :
Hollande n'est pas dupe du supposé "off". Il a ouvert le dîner "en sachant qu'une partie des réponses puisse être mises à l'extérieur" — Thomas Wieder (@ThomasWieder) July 18, 2013
Le JDD raconte François Hollande a même moqué la communication "à la Pilhan" , du nom de celui qui fut conseiller com' de François Mitterrand et Jacques Chirac et qui privilégiait la rareté présidentielle :
"Certains me disent : 'Ah Pilhan, ça c’était de la com.'On pouvait attendre des semaines et après le tonnerre de Zeus, s’abattait. Je dis Zeus, à l’époque c’était pas Pépère, c’était Tonton. Mais ce n’est plus possible.
"
> Une petite précision cravate
Le président à la cravate toujours de travers - au point d'avoir inspiré moultes blagues et un tumblr - s'épanche :
"Au début je trouvais que cette histoire n'avait aucun sens, puis j'ai compris que c'était une question de tenue.
"
Un récit de Paris Match en décembre 2012 montrait comment ce détail n'en était finalement pas devenu un pour le président .
> Le pari sur la courbe du chômage
Comme le montrent ces notes prises par le journaliste de France Culture Ludovic Piedtenu, confirmées dans un article des Echos, la promesse d'une inversion de la courbe du chômage, maintes fois répétée par François Hollande , est de l'ordre du quitte ou double pour le président :
Au #DinerPR on prend des notes et chez moi ça donne ça. Tantôt des choses déjà entendues, tantôt plus neuves pic.twitter.com/XCGemFXps8 — Ludovic Piedtenu (@LudovicPiedtenu) July 18, 2013
[> plus d'informations par ici ]
> L'éternelle question du retour de Nicolas Sarkozy
Pas davantage prolixe que lors de son interview du 14 juillet , François Hollande a répondu sur le ton de l'humour quant à un éventuel retour de Nicolas Sarkozy en 2017 :
Question au #DinerPR - Vous pensez que Sarkozy ira jusqu'au bout et se représentera ? - Je ne sais pas, il ne m'a pas fait de confidences — Ludovic Piedtenu (@LudovicPiedtenu) July 18, 2013
> Des velléités pour prendre sa place en 2017 ?
Même s'il ne dit rien de ses ambitions pour 2017, François Hollande ne semble craindre aucun candidat potentiel de son propre camp. Sur les ambitions de Manuel Valls, il répond : "la meilleure façon de se préparer, c'est d'être loyal." Quant à Arnaud Montebourg, il le trouve "plutôt discret" en ce moment. Le Monde rapporte ses confidences. Contrairement à l'UMP, qui se déchire pour trouver un leader :
"Dans mon camp, il ne se produit rien.
"
> Des prises de rendez-vous
"L'an prochain, il l'a promis, le dîner se fera à l'Elysée", écrit Le Journal du Dimanche . L'exercice est donc amené à se répéter.
En attendant, une nouvelle grande conférence de presse , avec caméras, micros et vrais on cette fois-ci, sera organisée en octobre ou en novembre. François Hollande avait en effet promis ce rendez-vous journalistes environ tous les six mois.
> De vraies infos ... ou pas
A l'heure actuelle, journalistes, caméramans ou photographes n'ont pas le droit de traverser la cour de l'Elysée, réservée aux ministres et à leurs voitures. Lors de son dîner, François Hollande a apparemment promis du changement sur ce point, comme le rapporte un journaliste de TF1 :
#diner#hollande vient de nous expliquer qu'on pouvait traverser la cour de l'Elysée... Espérons que la garde l'ait entendu..! :) — Eric Vaillant (@EricEvaillant) July 18, 2013