Cécile Duflot révèle la menace de mort politique que lui a adressée l'Élysée

Publié à 10h31, le 10 juin 2016 , Modifié à 10h33, le 10 juin 2016

Cécile Duflot révèle la menace de mort politique que lui a adressée l'Élysée
Cécile Duflot © ALAIN JOCARD / AFP

Cécile Duflot veut que vous compreniez bien une chose : la disparition du groupe écolo à l'Assemblée nationale et la situation moribonde d'EELV plus globalement, c'est la faute de François Hollande. Commentant la fin de son groupe parlementaire fin mai, la députée de Paris avait déjà dénoncé la "tentative d'assassinat" de "l'écologie libre" par le chef de l'État. Une affirmation incendiaire certes, mais sans faits concrets pour l'appuyer. Cette fois, elle va plus loin.

Pour démontrer le bien-fondé de son analyse, l'ancienne patronne d'EELV raconte en effet à France Info, vendredi 10 juin, comment l'Élysée l'a, en substance, menacée de la "tuer" politiquement si elle poursuivait sa stratégie d'alliance avec le Front de gauche plutôt qu'avec le PS. L'histoire se passe début 2015, juste avant les élections départementales. Cécile Duflot et EELV annoncent que, dans la plupart des cas, leurs candidats se présenteront soit seuls, soit alliés à l'ancienne formation de Jean-Luc Mélenchon. Et beaucoup moins souvent avec le PS, son ancien partenaire électoral pour 2012.

L'Élysée et la majorité ne sont évidemment *pas ravis* de ce choix. Et décident de faire pression sur l'ancienne ministre du Logement, comme le raconte France Info :

 

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Un proche conseiller du président lui écrit : 'Il faut qu’on te voit d’urgence', puis en substance : 'Tu rentres dans le rang ou on te tue !'

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Brutal, donc. Mais Cécile Duflot ne bougera pas d'un iota et ne se rabibochera pas avec le PS, bien au contraire. François Hollande a-t-il ensuite décidé "d'assassiner" EELV en représailles et afin de se dégager un espace à gauche pour la prochaine présidentielle ? C'est ce que pense et affirme la députée écolo.

Les preuves de cette stratégie délibérée du chef de l'État seraient donc à trouver d'abord dans les débauchages de trois anciens cadres du parti écologiste (Jean-Vincent Placé, Emmanuelle Cosse et Barbara Pompili), entrés au gouvernement un an après ces menaces - et moins de deux ans après le départ fracassant des écolos de l'équipe gouvernementale au moment de l'arrivée de Manuel Valls à Matignon. Puis dans l'implosion du groupe écologiste à l'Assemblée au mois de mai, après que plusieurs de ses membres pro-gouvernement ont rejoint les rangs socialistes.

Cette stratégie atteindrait son terme aux législatives de 2017, puisque les Verts élus avec le soutien du PS dans le cadre de l'accord électoral de 2012 devront se passer de l'appui de Solférino dans un an. À moins, peut-être, qu'ils ne se déclarent soutiens de Hollande et de la majorité ? Sauf énorme surprise, ce ne sera pas le cas de Cécile Duflot elle-même. Élue sur la 6ème circonscription de Paris, acquise à la gauche, elle sait qu'elle devra faire face à un candidat PS pour sa réélection.

"Dans 12 mois je serai au chômage", dit-elle à France Info, précisant toutefois sur Twitter qu'elle "fera campagne et [que] ce seront les électeurs parisiens qui décideront". Bien décidée à ne pas se laisser "tuer" sans rien faire.

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