Juppé voit "un problème moral et éthique" dans la situation de Sarkozy, président de LR et candidat à la primaire

Publié à 08h21, le 10 juin 2016 , Modifié à 08h49, le 10 juin 2016

Juppé voit "un problème moral et éthique" dans la situation de Sarkozy, président de LR et candidat à la primaire
Alain Juppé semble très mal à l'aise face au manque de "morale" de Nicolas Sarkozy © NICOLAS TUCAT / AFP

C'EST LÉGAL MAIS C'EST PAS MORAL - Nicolas Sarkozy a beau montrer son désintérêt total pour cette histoire, ses concurrents n'en démordent pas : sa situation actuelle de président du parti tout en étant candidat (toujours pas officiellement déclaré) à la primaire de la droite pose problème. De François Fillon à Alain Juppé en passant par leurs lieutenants, tous s'inquiètent plus ou moins ouvertement d'une possible utilisation des moyens de LR au profit de la campagne personnelle de l'ancien chef de l'État.

Alors que la haute autorité de la primaire va être saisie de cette question, Alain Juppé s'est pour la première fois exprimé ouvertement à ce sujet, vendredi 10 juin sur France Info. Et le maire de Bordeaux n'a pas retenu ses coups. Il a notamment déclaré :

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C'est pas un problème juridique, c'est un problème moral et éthique.

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L'ancien Premier ministre a poursuivi, dans un cinglant rappel de l'affaire Bygmalion :

 

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Ne reprenons pas certaines pratiques du passé où on confondait un peu les choses entre les campagnes électorales et le financement du parti.

 

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Une attaque qui fait suite à celle, ce vendredi également, de Bernard Accoyer. Dans Le Figaro, l'ancien président de l'Assemblée nationale et soutien de François Fillon juge qu'il n’est "pas normal" que l’ancien chef de l’Etat "utilise l’argent des militants, dont la moitié au moins ne lui est pas favorable". "Nicolas Sarkozy a le comportement d’un homme en campagne, il faut qu’il clarifie sa situation", a répété le député de Haute-Savoie qui, dès le 1er juin, avait demandé au patron de la rue de Vaugirard d'"éclaircir sa situation".

Le 8 juin, c'est François Fillon lui-même qui avait chargé sur ce sujet, sous-entendant que Nicolas Sarkozy "touchait des sous" du parti pour son compte personnel. Jean-Pierre Raffarin, soutien d'Alain Juppé, y était allé beaucoup plus mollo, tout en réclamant une "clarification" de cette situation "avant l'été".

De son côté, l'intéressé se moque totalement de ces plaintes. Sur Europe 1 jeudi, il a réaffirmé son intention de ne pas changer son "calendrier" et de rester à la tête du parti au moins jusqu'à son Conseil national, le 2 juillet, au cours duquel doit être entériné le projet présidentiel. "Il y a un an et demi, j'ai été élu pour cinq ans président des Républicains, a-t-il fait valoir. Je parle en ma qualité de président [du parti], c'est un titre que je dois assumer." Dès lors qu'il annoncera enfin sa candidature, il devra quitter la présidence du parti. Il a en théorie jusqu'à fin août pour le faire. Et il entend visiblement profiter au maximum de cette situation ambigue.

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