MAIS QUI VA GARDER LES ENFANTS ? - Jusqu’à présent, les emplois familiaux ne sont pas encore formellement interdits à l’Assemblée nationale – la loi sur la moralisation de la vie publique devrait y remédier. Mais difficile de faire travailler sa progéniture quand celle-ci est en bas âge. Alors, comment conchier… pardon, concilier, députation et parentalité ? Autrement dit, comme dirait Laurent Fabius, qui va garder les enfants ? C’est la question qui s’est posée avec la révélation du Canard Enchaîné concernant Yaël Braun-Pivet, présidente de la commission des Lois qui aurait déclaré ne pas pouvoir être disponible le mercredi matin, pour s’occuper de ses enfants. Ce qu’elle dément ce vendredi 7 juillet dans les colonnes du Parisien.
Interrogée par le quotidien sur cette problématique de l’organisation du travail parlementaire, la députée La France insoumise Clémentine Autain trouve "étonnant et regrettable" que l’Assemblée nationale ne facilite pas la tâche des députés jeunes parents. "Pourquoi les députés resteraient à l’écart de ce que la société vit, c’est-à-dire l’aspiration à mieux articuler les temps de travail et la vie familiale ?" s’interroge d’abord la féministe. Avant d’ajouter :
"J’ai l’intention de mettre la question à l’ordre du jour du bureau de l’Assemblée. Je trouve étonnant et regrettable que le Palais-Bourbon, surtout au regard des horaires qui sont les nôtres, avec des séances de nuit notamment, n’ait pas prévu la prise en charge des modes de garde des enfants. C’est un enjeu d’égalité femmes-hommes.
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"Il est évident que les élus doivent assumer une charge totale de travail nettement supérieure à la norme", ajoute l’élue de Seine-Saint-Denis pour qui cette problématique concerne "aussi les nouvelles générations d’hommes". "Ces sujets en apparence secondaires sont en fait essentiels pour l’égalité femmes-hommes", insiste Clémentine Autain.
Députée sortie aux législatives, Axelle Lemaire ne dira pas le contraire. En 2013, suite à l’affaire dite du "caquettement" , l’ex-secrétaire d’Etat avait proposé de remplacer la buvette de l’Assemblée nationale par une crèche . Un vieux serpent de mer initié par Ségolène Royal en 1991. Sans succès jusqu’ici.
[EDIT 15h25]
Plus tard ce vendredi, la députée LREM Aurore Bergé a réagi aux déclarations de Clémentine Autain. Sur Twitter, elle souligne le fait que "les députés gagnent suffisamment bien leur vie pour trouver des solutions de garde", ajoutant une autre piste de réflexion : "Poser la question pour les collab et personnel oui !".
Les députés gagnent suffisamment bien leur vie pour trouver des solutions de garde. Poser la question pour les collab et personnel oui ! https://t.co/Ay1z0f8v4d
— Aurore Bergé (@auroreberge) 7 juillet 2017