Darmanin poursuit ses critiques contre Sarkozy, sur le mode "qui aime bien châtie bien"

Publié à 10h02, le 10 janvier 2016 , Modifié à 10h05, le 10 janvier 2016

Darmanin poursuit ses critiques contre Sarkozy, sur le mode "qui aime bien châtie bien"
© AFP

"Quand vous aimez quelqu'un, votre devoir est de lui dire votre vérité. Je le dis clairement : en ce moment, il se trompe." Gérald Darmanin contre Nicolas Sarkozy, round 3. S'il ne "doit pas grand chose" au président de LR, le maire de Tourcoing n'a pas totalement quitté la direction du parti, comme il l'avait annoncé. Il a ainsi été nommé à la Commission nationale d'investiture où, dit-il, il exercera sa "liberté de parole" tel la NKM des grands jours. Et il le fait dès ce dimanche 10 janvier, dans Le Parisien.

"Je ne suis pas en conflit avec Nicolas Sarkozy. Mais je ne suis pas en accord avec l’orientation qu’il semble prendre", dit d'abord le poulain de Xavier Bertrand, démissionnaire de l'Assemblée nationale pour se consacrer à sa ville et à la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Et comme il "l'aime", il le dézingue comme il se doit :

 

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Il semble ne pas comprendre la séparation et l’incompréhension entre lui et le peuple de droite qui exigerait une remise en question de sa part. Or, s’il est candidat à la primaire, il sait que la victoire se gagnera au peuple. Nicolas Sarkozy avait réussi à créer ce magnifique désir du 'rêve français' en 2007. Nous ne retrouvons pas cette magie. J’en suis nostalgique.

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Il fustige également la ligne "identitaire" prônée selon lui par l'ancien chef de l'État :

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Notre parti est une maison commune où les tendances politiques doivent être équilibrées. Fonder l’essentiel de nos propositions sur l’identitaire, c’est loin du discours social, méritocratique et républicain qu’attendent les Français.



[...] Oui, la France est désormais culturellement à droite. Mais cela ne veut pas dire qu’elle est de droite identitaire. La ligne identitaire ne peut pas être l’alpha et l’oméga de la future campagne. Il faut un équilibre entre l’autorité et le social, entre la fermeté et la solidarité. Être Français ne se résume pas à une question de religion ou de racines chrétiennes [un message à Éric Ciotti et consorts, ndlr]. Quels signes donnons-nous à nos compatriotes musulmans, par exemple, dont les pères sont devenus français par le sang versé ?

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Et de désigner trois personnalités qui incarnent cette erreur "identitaire" : Guillaume Peltier, Guillaume Larrivé (tous deux nouveaux porte-paroles de LR) et Laurent Wauquiez, récemment promu numéro 2, en remplacement de Nathalie Kosciusko-Morizet :

 

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Malgré leurs qualités personnelles, la nomination de Guillaume Peltier et Guillaume Larrivé est révélatrice du choix d’une certaine ligne politique, qui n’est pas tout à fait la mienne. Et comment prétendre qu’on fait de la politique autrement avec la nomination d’un numéro 2 qui est président de la deuxième région de France tout en restant député ?

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Tout cela est donc dit avec le coeur, mais sans méchanceté. C'est pous son bien, en somme. Attention tout de même : chez LR, dernièrement, la "liberté de parole" connaît ses limites...

Du rab sur le Lab

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