Elle s'en va et elle balance. Invitée de BFMTV ce 4 décembre, la maire écolo de Montreuil Dominique Voynet, qui a annoncé fin novembre qu'elle ne briguerait pas sa succession en disant souffrir notamment du "tous pourris" ambiant, est revenue sur l'existence d'un "parrain" dans son département, la Seine-Saint-Denis, à qui elle refuse de "baiser la bague".
Dominique Voynet avait déjà utilisé cette formule dans Libération au moment d'annoncer son retrait, sans aller plus loin. Ce mercredi, un nom sort : le parrain, c'est Claude Bartolone, député PS de Seine-Saint-Denis.
Voici comment la maire de Montreuil oute celui qui est devenu président de l'Assemblée nationale :
"- Jean-Jacques Bourdin : Vous ne voulez pas baiser la bague du parrain ?
- Dominique Voynet : Je l’ai dit, je me suis bien abstenue de prononcer quelque nom que ce soit mais c’est amusant parce que tout le monde l’a entendu. Je ne vais pas le dire, vous avez tous entendu !
- Jean-Jacques Bourdin : Le parrain de la Seine-Saint-Denis …
- Dominique Voynet : Tout le monde le sait !
- Jean-Jacques Bourdin : Il est perché ! [du surnom donné à la présidence de l'Assemblée nationale, ndlr]
- Dominique Voynet : Il est très perché. Vous imaginez bien que ce n’est pas impunément qu’on commente les faits et gestes des parrains !
- Jean-Jacques Bourdin : Claude Bartolone, moi je fais prononcer son nom, c’est vraiment le parrain du département ?
"
Dominique Voynet confirme alors en creux que Claude Bartolone est bien le parrain visé :
"Je crois que beaucoup de choses se font avec son assentiment ou parce qu’il a placé à des niveaux de responsabilité des hommes, des femmes, qui lui doivent beaucoup ou qui croient lui devoir beaucoup
"
Sur le plan personnel, Dominique Voynet dit ne pas encore savoir comment elle sera "utile"à l'avenir sur le plan politique et dit vouloir "se laisser happer par la vie" : "j'ai besoin d'une respiration pour retrouver une densité de vie et retrouver une capacité d'émotion et d'indignation".
BONUS TRACK
Dominique Voynet répond également à Ségolène Royal qui, réagissant à son retrait le 26 novembre, avait estimé sur i>Télé que ce n'était pas "très positif qu'une responsable politique quitte la politique en critiquant la politique" puis avait ajouté :
"On est en politique pour servir, pas pour se servir, pas pour avoir des états d'âmes.
"
Une allusion qui ne passe pas auprès de la maire de Montreuil qui réagit ce mercredi :
"Ily avait une allusion terrifiante et malhonnête et d’une incroyable brutalité qui insinuerait que je me suis servie. Non, j’ai servi. Je ne me suis pas enrichie. La formule est éculée et galvaudée, je trouve vraiment qu’elle ne me concerne pas.
"
Dominique Voynet pense aussi avoir perçu "une forme d'angoisse" dans cette phrase de Ségolène Royal car "elle fait sans doute partie de ces femmes qui ont été extrêmement attaquées à titre personnel, qui a dû être caressée par la tentation de Venise, qui a résisté …". Et la maire de conclure : "quel prix a-t-elle payé sur le plan personnel ?".
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