NÉGOCIATIONS - Les coups de pression de Jean-Christophe Lagarde commencent à porter leurs fruits. Le président de l'UDI a, à plusieurs reprises, affirmé dernièrement que la primaire se ferait sans son parti, faute de discussions et d'accord avec Les Républicains, en particulier sur les investitures pour les législatives. Un problème pour Nicolas Sarkozy, qui souhaitait s'assurer de leur participation pour 1) qu'ils ne présentent pas de candidat autonome au premier tour de la présidentielle et 2) en profiter pour diviser l'électorat d'Alain Juppé au passage. Et le président de LR a semble-t-il compris qu'il allait réellement devoir négocier avec l'UDI.
Ainsi Reuters révèle-t-elle que Nicolas Sarkozy a proposé, mardi 15 mars devant les députés LR, la création d'un groupe de travail avec les centristes afin de parvenir à un accord sur leur participation à la primaire. Selon des propos rapportés à l'agence de presse par l'un des participants, l'ancien chef de l'État a déclaré :
"Il faut chercher au maximum un accord avec les centristes, je propose que l'on fasse un groupe de travail avec eux.
"
Soit une véritable volonté de s'asseoir autour d'une table et de régler ce désaccord fâcheux. Et il y a du boulot. Car de son côté, Jean-Christophe Lagarde a carrément appelé les militants de l'UDI à boycotter la consultation organisée par Les Républicains, regrettant l'absence d'une plate-forme programmatique commune et la répartition des investitures pour les législatives de juin 2017. Il réclame "qu'un quart à un tiers" des circonscriptions soient réservées à son parti, ce qui semble excessif aux yeux de nombreux cadres LR. Les adhérents de l'UDI ont commencé mardi à voter, par internet, sur l'éventuelle participation du parti centriste à la primaire ; le scrutin s'achève samedi soir à la veille du congrès de l'UDI.
D'ici là, Jean-Christophe Lagarde se laissera-t-il convaincre par cette proposition de pow wow ?
Nicolas Sarkozy, qui n'a toujours pas officialisé sa candidature à la primaire, a aussi réitéré ce mardi sa volonté de finaliser les investitures aux législatives de 2017 en juin prochain partout où c'est possible, toujours selon Reuters. Globalement, tous les autres candidats LR à la primaire s'y opposent, ne souhaitant pas que les contours politiques du futur groupe parlementaire soient définis par l'actuel président du parti.
Un groupe de travail a été récemment instauré pour étudier le cas de chaque circonscription. Si le nom d'un candidat fait l'unanimité, sa candidature sera retenue dès juin ; sinon, la décision sera prise après la primaire. Les sortants devraient pour leur part être réinvestis. "Il nous faut les investitures en juin de cette année et il faut les déconnecter des primaires", a réaffirmé Nicolas Sarkozy en insistant sur le respect de la parité.