Florange : les astuces de François Hollande pour sauver la face

Publié à 08h43, le 26 septembre 2013 , Modifié à 09h55, le 26 septembre 2013

Florange : les astuces de François Hollande pour sauver la face
François Hollande candidat à la présidentielle, en visite à Florange en février 2012(Maxppp)

Obligé de revenir. François Hollande candidat avait promis de faire voter une "loi Florange" et de revenir à l'usine ArcelorMittal, une fois président. Dix-neuf mois plus tard, la loi promise n'est plus applicable pour le site, et pas encore promulguée, mais François Hollande est de retour, attendu de pied ferme.

Un déplacement "à ses risques et périls", a prévenu Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force Ouvrière. Le chef de l'Etat a  cependant quelques astuces dans sa boîte à outils pour tenter d'éviter que Florange ne devienne comme Gandrange pour Nicolas Sarkozy, synonyme de promesse bafouée. Ou au moins tenter d'éviter que les images soient trop désastreuses pour sa com'.

#1 : La loi arrive (même si c'est trop tard pour vous)

Promesse presque tenue. Le candidat Hollande avait déclenché des applaudissements, le 24 février 2012, en promettant une loi pour contraindre un industriel qui voudrait fermer un site rentable à examiner les propositions de reprise. La "loi Florange" a été adoptée, en première lecture, le 18 septembre. Trop tard pour les hauts-fourneaux qui se sont éteints en avril. Surtout, Florange n'entre plus dans le cadre de la loi puisque ArcelorMittal ne compte pas fermer intégralement le site.

#2 : Lâchez ces tomates, je suis venu avec Aurélie

Le Président de la République n'a pas voulu venir avec Arnaud Montebourg, ardent partisan d'une "nationalisation temporaire" du site. En lot de consolation, il se rend en revanche à Florange avec Aurelie Filippetti. La ministre de la Culture est l'enfant du pays, petite fille de mineur, ancienne députée de la Moselle, très impliquée dans le dossier. Elle était venue fêter sa nomination avec Edouard Martin, le charismatique leader de la CFDT, qui la tutoie. Ça peut être utile aujourd'hui...

#3 : Je suis venu écouter votre colère

François Hollande s'enfermera plus d'une heure, à huis clos, avec quatre délégations syndicales de quatre personnes, soit seize syndicalistes bien remontés, après avoir rencontré brièvement la direction de l'usine. Son entourage indique que le chef de l'Etat va "rembobiner le film et surtout écouter la colère de la représentation syndicale, d'homme à homme".

#4 : Il y a des hauts-fourneaux ici ?

Le parcours soigneusement balisé de la visite de François Hollande à Florange évite les hauts-fourneaux éteints pour se concentrer pendant 45 minutes sur ce qui marche encore : la filière froide.

#5 : Pas que des images de Florange

Parti le matin de Paris, François Hollande ne se pas consacrera pas uniquement à Florange. En tout, il passera trois heures sur le site, avant une table ronde sur le "pacte Lorraine"à Metz, une visite d'une usine de canettes pris comme modèle de réindustrialisation, un échange avec des acteurs économiques de Meurthe-et-Moselle et une rencontre avec Jean-Claude Juncker, l'ancien premier ministre du Luxembourg, pays voisin.

#6 : Et sinon, vous avez vu les bons chiffres du chômage ?

H-A-S-A-R-D du calendrier, François Hollande aura l'occasion de revenir sur une bonne nouvelle le jour de sa visite de Florange : les 50.000 chômeurs enregistrés en moins au mois d'août.
#7 : J'ai préparé une petite annonce surprise

Comme le révèle Europe 1 ce jeudi, François Hollande va annoncer la création d'un centre de recherche sur la sidérurgie. Il vient également avec la promesse de 300 millions d'euros d'investissements pour des projets lorrains innovants, dont 33 millions sernot consacrés au site d'ArcelorMittal.

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