Retour de François Hollande à Florange : la colère d'Arnaud Montebourg, exclu du déplacement

Publié à 08h00, le 26 septembre 2013 , Modifié à 08h10, le 26 septembre 2013

Retour de François Hollande à Florange : la colère d'Arnaud Montebourg, exclu du déplacement
Arnaud Montebourg, à Florange, le 27 septembre, brandit ce qui est encore à l'époque "sa" loi (capture d'écran, vidéo BFMTV)

VILAIN PETIT CANARD - Florange se fera sans lui. Si François Hollande emmène bien une ministre avec lui pour son retour sur le site d'ArcelorMittal, dix-neuf mois après sa promesse de revenir projet de loi en main pour sauver l'aciérie, il s'agit d'Aurélie Filipetti, "locale" de l'étape, et non d'Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif longtemps chargé du dossier.

La veille de l'annonce officielle de cette visite du chef de l'Etat, Arnaud Montebourg n'était toujours pas au courant et répondait, agacé : "Si on m'invite, je viendrai." De fait, cela n'a pas été le cas. Une nouvelle très mal prise par le ministre comme le raconte le journaliste David Doukhan sur Europe 1 ce 26 septembre :

Il est tout simplement furieux. La scène s'est déroulée hier matin en marge du conseil des ministres.

Arnaud Montebourg s’en prend à Pierre-René Lemas, le secrétaire général de l’Elysée, le bras droit de François Hollande.

Très remonté il lui lance :  "Je ne suis même pas au courant du programme, qu’est-ce que vous foutez ?!"

Quelques minutes plus tard, lors du compte-rendu du conseil des ministres, Najat Vallaud-Belkacem a simplement expliqué qu'Arnaud Montebourg ne serait pas du voyage, "retenu par une réunion à Bruxelles".

L'absence du ministre du Redressement productif est symbolique. Ce dossier l'a fortement opposé à Jean-Marc Ayrault au point de proposer à François Hollande sa démission en décembre 2012. Arnaud Montebourg plaidait en effet pour une nationalisation du site, solution qui n'a jamais été validée.

Aujourd'hui, le ministre pense toujours qu'il s'agissait de la meilleure option possible. Selon David Doukhan, il a déclaré récemment en petit comité :

Le marché de l’acier repart et on va se retrouver contraint d’en importer. Il fallait maintenir les hauts fourneaux, y compris avec nationalisation.

Si la nationalisation n'a pas eu lieu, Arnaud Montebourg aurait au moins aimé être le porteur de la loi appelée (désormais à tort) "Florange", élaborée pour organiser la reprise des sites rentables. Mais là aussi, le projet lui a progressivement été retiré pour passer aux mains des députés. Aménagé, il doit être voté à l'Assemblée le 1er octobre.

Cette loi n'aurait de toutes façons pas pu aider Florange car elle ne s'applique qu'aux sites fermés par leur propriétaire. Ce qui n'est pas le cas de l'intégralité de l'aciérie.

Du rab sur le Lab

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