Emmanuel Macron a une nouvelle fois mis le feu à la gauche en estimant, devant un cercle de réflexion, que le statut de la fonction publique n’était "plus adéquat" . Après avoir refermé le débat, l’exécutif et la majorité multiplient les conseils envers le ministre de l’Economie. En mode tu peux le penser mais tu te tais , comme l’a fait Marylise Lebranchu ce lundi 21 septembre sur Europe 1.
Dans la foulée, c’est le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Bruno Le Roux, qui en a remis une petite couche, histoire de mettre les points sur les i. Après avoir rappelé que "Emmanuel Macron est un ami" et insisté sur le fait qu’il est "un très bon ministre de l’Economie", le député PS proche de François Hollande livre, sur LCP , son premier conseil au ministre :
"Je lui conseille de ne pas réfléchir à voix haute quand il y a des journalistes. Parce que réfléchir à voix haute pour un ministre, c’est toujours difficile.
"
Sous-entendu, Emmanuel Macron doit faire gaffe à ce qu’il dit et devant qui il le dit. Comme Marylise Lebranchu, Bruno Le Roux estime que, quand on est ministre, "on parle de ce que l’on fait ou de ce que l’on va faire. Entre les deux, il y a une zone où il faut faire attention". Peu ou proue ce que François Hollande a expliqué, depuis le Maroc, en petit comité, selon Le Figaro :
"Aujourd'hui, tout propos mal rapporté peut devenir une information. Tout le monde doit faire attention à ses prises de parole. Ce qui est dit, ce qui est mal dit, peut donner lieu à un tweet. Même quand ça ne reflète pas forcément la réalité.
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Une fois ces conseils prodigués, Bruno Le Roux prend la défense du successeur d’Arnaud Montebourg à Bercy. Et assure qu’il y a eu "tromperie" dans cette polémique. En gros, c’est la faute aux journalistes. Il dit :
"Quand je vois les propos d’Emmanuel Macron et la façon dont ils ont été rapportés, il y a une forme de tromperie à dire qu’Emmanuel Macron voulait remettre en cause de le statut de la fonction publique. A partir d’une tromperie, on fait un mauvais débat.
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Après ce "mauvais débat", comment le ministre sera-t-il accueilli par les députés PS, ce mardi, pour leur séminaire de rentrée ? Très bien, prophétise Bruno Le Roux qui assure que "ça va bien se passer". "Il viendra avec les idées d’une nouvelle loi. Sans nul doute il aura un très bon accueil, demain matin, au groupe socialiste", insiste le patron des députés socialistes.
Emmanuel Macron avait réagi à la divulgation de ses propos en expliquant qu'ils étaient "partiels". Il avait ainsi déclaré devant un think-tank, selon Challenges :
"On va progressivement entrer dans une zone - on y est déjà d’ailleurs-, où la justification d’avoir un emploi à vie garanti sur des missions qui ne le justifient plus sera de moins en moins défendable. Je ne sais pas justifier que quelqu’un qui travaille dans la cybersécurité dans une PME soit un contractuel en CDD et que quelqu’un qui travaille, par exemple, dans mon ministère dans le développement économique doit être un fonctionnaire. Il n’y a plus de justification fonctionnelle à cela.
"
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