François Bayrou ne veut pas se focaliser sur les turpitudes de l'élection pour la présidence de l'UMP. Invité de France 2 ce 22 novembre, le président du MoDem préfère élargir le champ et parler d'une "explosion qui touche les deux bords de la politique française". Il insiste ainsi sur les dissensions qui existent aussi au sein de la majorité de gauche.
Alors que le journaliste l'interroge sur sa vision de la situation à l'UMP, François Bayrou répond :
Ce qui est frappant pour tous les Français qui regardent c’est l’immense explosion qui touche les deux bords de la politique française.
Hier soir c’était l’UMP. Mais si ça ne s'était pas produit hier soir, vous n’auriez parlé que des affrontements à gauche autour du mariage homosexuel.
La veille, François Hollande a effectivement créé la polémique en évoquant une "liberté de conscience" pour les maires qui ne souhaiteront pas marier des couples homosexuels. Il a ensuite rassuré les associations pro-mariage en précisant qu'il n'y aurait pas de clause spécifique dans la loi.
François Bayrou estime que ce revirement présidentiel aurait fait la une des médias en d'autres circonstances. Et que la gauche est en tout aussi mauvais état que la droite :
A gauche, il y a un désaccord profond sur la ligne politique entre ceux qui voudraient que la France ouvre une voie nouvelle vers de nouveau la production, de nouveau le soutien à l’entreprise ... et ceux qui sont sur la sensibilité plus traditionnelle de la dépense publique. Ils s’affrontent aussi bien sur les sujets de société, que sur les problèmes écologiques …
Comme il a l'habitude de le répéter, François Bayrou estime que c'est l'organisation de l'échiquier politique qui est obsolète. Et se réfère même à la fin de la IVe République :
C’est une explosion en cours qui est très inquiétante et qui rappelle pour moi ce qui s’est passé à la fin de la IVe République, juste avant 1958, parce que la vie politique ne correspondait plus aux sensibilités du pays.
Le président du Modem estime donc qu'"au-delà de l'UMP, on assiste à une décompostion de la vie politique en France car tout le monde est pris dans un tourbillon de mésentente".
Sa solution ? Permettre une meilleure représentation "de courants principaux du pays qui sont absents à l'Assemblée nationale" - sous-entendu du MoDeM - pour que le débat politique "ait toute sa valeur".