L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, actuelle déléguée générale de l'UMP, Nadine Morano en est persuadée: la gauche redoute un retour de son ancien patron plus que tout, et est prête à tout pour lui barrer la route. Notamment via l’affaire Tapie .
Suite aux mises en examen de l’avocat de Bernard Tapie, Maurice Lantourne, et du juge arbitre Pierre Estoup, qui était juge dans l’arbitrage entre l’ancien président de l’OM et le Crédit Lyonnais, le patron des députés écolos s’est ouvertement interrogé, via plusieurs messages publiés sur Twitter, sur les responsabilités politiques dans cette affaire :
Qui constitue la bande?... “@itele : Affaire #Tapie : le juge arbitre Pierre #Estoup mis en examen pour escroquerie en bande organisée"
— François de Rugy (@FdeRugy) 29 mai 2013
Je ne fanfaronne pas. Inquiet pour la "Res publica" “@maitrebruce : @fderugy en cas de non-lieu ou de relaxe vous fanfaronnerez aussi?”
— François de Rugy (@FdeRugy) 29 mai 2013
Va-t-on en arriver à prouver que #Sarkozy a fait verser 403M € de l'Etat à #Tapie pour son soutien à la présidentielle 2007? 1/2
— François de Rugy (@FdeRugy) 29 mai 2013
Non seulement #Cahuzac (qui a avoué) va passer pour un petit joueur, mais c'est encore défiance vis à vis de la politique qui va grimper 2/2
— François de Rugy (@FdeRugy) 29 mai 2013
Contacté par le Lab pour faire les sous-titres de ces tweets accusateurs, le député EELV s’étonne d’abord de l’expression utilisée pour justifier ces mises en examen :
"« Mise en examen pour escroquerie en bande organisée ». L’expression est forte. Plus que mes tweets. Et elle fait mal à tout point de vue.
Car bande, ce n’est pas une seule personne. Je me pose donc la question : qui est dans la bande ? Si le juge emploie cette expression, c’est qu’il a des éléments forts et concordants.
Je respecte la présomption d’innocence mais elle ne signifie pas non plus qu’il n’y a aucun élément.
"
Et celui qui pourrait être intéressé par la mairie de Nantes de poursuivre :
"Alors est-ce juste l’avocat de Tapie ? Tapie lui-même ? On sait que le choix de l’arbitrage est très rarement utilisé dans ce type de litiges.
"
Désormais, selon lui, "un soupçon judiciaire pèse sur la procédure", et plus seulement un soupçon politique. "Si Lagarde a été entendue autant de temps, elle n’a pas agi seule dans son coin", affirme-t-il avant d’ajouter que "visiblement, elle ne veut pas incriminer Nicolas Sarkozy".
Le nom est lâché, la question posée. Quelle était l’implication de Nicolas Sarkozy dans ce dossier ? François de Rugy apporte un début de réponse :
"Monsieur Richard, son ancien directeur de cabinet aujourd’hui patron d’Orange, a dit lui-même que cet arbitrage était la position de l’Elysée. Se pose donc la question de savoir si cela était un renvoi d’ascenseur.
"
Un renvoi d’ascenseur un peu trop coûteux à son goût – "vue la situation économique, on est à 400 millions près" – qui ferait donc passer Jérôme Cahuzac pour "un petit joueur", comme il l’a tweeté. Il maintient :
"C’est une fois de plus un coup porté à la politique, aux élus, à la démocratie, à la République. Du coup, les 600 000 € de Cahuzac, ça va apparaitre comme de la petite bière à côté.
On me dit que le soutien de Bernard Tapie ne pèse rien, mais Nicolas Sarkozy a quand même cherché à l’avoir. Et les deux ont des liens très anciens.
"