"Tous les jours il nous en fait une, ça devient gênant", moquait Nicolas Sarkozy en visant Manuel Valls. François Fillon, lui, se dit "préoccupé" par "l'outrance" et les "colères" du Premier ministre. Invité de BFMTV ce 16 avril, celui qui est venu réaffirmer sa candidature à la primaire UMP s'en prend aux envolées récurrentes du Premier ministre dans l'hémicycle, à l'occasion des questions au gouvernement. Pas normal, aux yeux de François Fillon :
"Je trouve que le Premier ministre est animé par une sorte d’excitation, d’outrance qui devient préoccupante. On peut se mettre en colère quand on est Premier ministre une fois, deux fois, mais se mettre en colère tous les mardis et tous les mercredis à l’Assemblée nationale de façon systématique ...
"
Il estime que, par exemple, concernant la loi renseignement, Manuel Valls n'avait aucune raison de s'emporter puisque l'opposition y est plutôt favorable :
"Venir sur la loi sur le renseignement, où une bonne partie de l’opposition est prête à voter ce texte, et commencer par agresser l’opposition directement d’une manière totalement irresponsable, ça pose une question: quel est le jeu du Premier ministre ?
Qu’est-ce qui lui prend tout à coup ?
Pourquoi est-ce qu’il agresse tout le monde ?
Pourquoi est-ce qu’il est dans une sorte de colère permanente ?
C’est comme s’il se disait que sa visibilité médiatique dépend désormais du niveau sonore de ses discours.
"
Mardi 14 avril, en réponse à une question de l'écolo Sergio Coronado sur la loi renseignement, Manuel Valls a effectivement visé l'attitude de certains dans l'opposition qui craignent l'avènement d'une "police politique". Une intervention ferme mais somme toute mesurée à côté des grosses colères qu'a pu piquer le Premier ministre contre Gérald Darmanin , Marion Maréchal-Le Pen ou l'UMP en général.
BONUS TRACK
Il veut arriver au pouvoir plus que prêt. François Fillon promet donc, s'il gagne la primaire UMP, de livrer les noms qui composeront sa future équipe gouvernementale. Une manière selon lui d'arriver opérationnel à l'Elysée, avec des textes de loi déjà travaillés et, ainsi, de gagner du temps :
"Je dirai "voilà l’équipe avec laquelle je veux gouverner" et cette équipe aura déjà préparé les textes législatifs pour qu’on puisse, dans un délai très court, dans les mois qui suivent l’élection présidentielle, passer les dix réformes, qui , si on ne les fait pas de cette manière, vont s’échelonner sur des mois et des années.
"