TARGET - J'ai eu raison et c'est pour cela que je suis attaqué. C'est en substance le propos de François Fillon qui reprend la parole sur son blog après avoir critiqué la position de la France sur le dossier syrien, en Russie, devant Vladimir Poutine.
Jeudi 19 septembre, François Fillon, avait déclaré lors d'un déplacement en Russie :
Je souhaite (...) que la France retrouve cette indépendance et cette liberté de jugement et d’action qui, seules, lui confèrent une autorité dans cette crise.
Une réflexion qui a irrité le chef de l'Etat. Sur son blog, François Fillon en profite pour lui répondre :
Il se dit que François Hollande n’a pas apprécié mes propos tenus en Russie. Je lui rétorque que je n’ai pas apprécié ses choix dans cette crise. C’est ma conviction et c’est mon droit le plus absolu de l’exprimer. Plus qu’un droit, je dirai même, mon devoir.
L'ancien Premier ministre utilise les critiques pour s'élever en "cible de la gauche" :
La réaction brutale et faussement outrée de quelques socialistes est dérisoire. Elle montre que je suis devenu une cible pour la gauche dont je ne crains ni les coups ni les intimidations. Mais surtout, cette réaction prouve que j’ai touché juste.
Il convoque la "liberté de parole" pour répondre à ces attaques et se défend de toute diplomatie parallèle. Pour lui, il le fait que répéter de manière édulcorée ce qu'il a déjà dit à ce sujet :
Mes propos sont mesurés, bien en deca des réserves et critiques que j’exprime depuis plusieurs semaines à l’égard de la stratégie du président de la République dans l’affaire syrienne.
S'il se voit comme la cible de la gauche, son entourage explique cela par la "montée en puissance" de François Fillon. "Il font de la politique politicienne pour freiner ça".
Les réactions ont fusé à son encontre. Elisabeth Guigou a parlé de "diplomatie parallèle de Fillon à Moscou qui dessert les intérêts de la France. Indigne d'un ancien Premier ministre." Pour Bruno Le Roux, "le sectarisme de M. Fillon à l'égard du président de la République lui fait perdre tout sens de l'honneur et de la Nation".
A droite, François Fillon a également reçu quelques critiques. "Un homme d'Etat ne va pas critiquer son pays à l'étranger", a lancé Henri Guaino vendredi sur RMC. De leur côté, Jean-François Copé comme Alain Juppé n'ont pas souhaité faire de commentaire à ce sujet.