"Il est tard" (mais pas trop) : comment Hervé Mariton incite les parlementaires à le parrainer pour la primaire

DOCUMENT LAB - En matière de parrainages de parlementaires pour la primaire de la droite, il y a ceux qui ont déjà tout réglé et l'ont officiellement affiché (Bruno Le Maire et François Fillon sont de ceux-là). Il y a aussi ceux pour qui cela ne devrait pas poser de problème mais qui attendent avant de sortir définitivement du bois (Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, par exemple). Et puis, il y a ceux qui connaissent plus de difficultés : selon nos informations, Jean-François Copé devrait révéler courant mai les noms des quelque 25 députés, sénateurs et eurodéputés LR qui le soutiennent ; quant à Hervé Mariton, lui et son équipe se refusent à tout commentaire mais il continue sa quête.

Dans un courrier (papier et électronique) envoyé aux parlementaires de droite fin avril et que Le Lab s'est procuré, le député de la Drôme enjoint ses collègues à lui apporter leur signature afin qu'il puisse concourir au scrutin des 20 et 27 novembre. S'il avait réussi à collecter 58 parrainages de parlementaires pour l'élection à la présidence de l'UMP en 2014, il semblerait que l'exercice soit plus compliqué cette fois. Alors que la date fatidique du 9 septembre (date de dépôt obligatoire) se rapproche et que le nombre de parrains disponibles diminue, Hervé Mariton en rajoute donc une grosse couche.

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Il commence ainsi sa lettre sur un ton un brin catastrophiste :

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Cher collègue,

La France va mal, l’heure est grave, il est tard.

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"Tard", mais pas trop donc. Car "nous sommes engagés en politique pour corriger cette trajectoire funeste qui abîme le niveau de vie et le mode de vie des Français, poursuit Hervé Mariton. Nous nous mobiliserons pour assurer à notre pays un destin plus heureux, un avenir aux générations futures."

Pour convaincre ses collègues, il insiste sur trois points : son "diagnostic de l'état de la France", dont il juge qu'il est "le plus lucide" des 11 prétendants déclarés à ce jour ; sa "vision pour un avenir plus heureux : les libertés et les valeurs" ; enfin les "mesures" qu'il propose ("les plus courageuses et les plus opérationnelles", vante-t-il). Le détail du courrier en intégralité (cliquez pour zoomer) :

Cette lettre s'accompagne comme il se doit d'un petit cadeau visant à asseoir son discours : son livre, Le Printemps des Libertés, dont il offre un exemplaire à chacun des destinataires. Hervé Mariton fait en dernier lieu valoir qu'il n'est (contrairement à d'autres, suivez son regard) mû par aucun ressentiment personnel à l'encontre de ses camarades et néanmoins concurrents :

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Je ne suis engagé dans aucune 'guerre des chefs', ma démarche est libre, contre personne, simplement inspirée par le sens du devoir, celui d’une candidature de convictions.

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Reste à savoir si tout cela lui permettra de convaincre 20 parlementaires de le soutenir, seuil minimal pour concourrir.