Le Front national demande à ses frondeurs Bruno Gollnisch et Marie-Christine Arnautu de démissionner des instances dirigeantes du parti

Publié à 16h07, le 02 mai 2016 , Modifié à 17h37, le 02 mai 2016

Le Front national demande à ses frondeurs Bruno Gollnisch et Marie-Christine Arnautu de démissionner des instances dirigeantes du parti
Marine Le Pen et la direction du FN lors du 1er mai 2016. © DOMINIQUE FAGET / AFP

Malgré les mises en garde de plusieurs cadres du parti, dont le vice-président Florian Philippot, Marie-Christine Arnautu et Bruno Gollnisch ont assisté au 1er mai de Jean-Marie Le Pen plutôt qu’à celui, officiel, du FN. Au lendemain de cet affront, ce 2 mai, le Bureau politique du FN, réuni à Nanterre, a demandé aux deux eurodéputés dans un communiqué de "renoncer aux fonctions qu’ils exercent au sein des instances dirigeantes du Front national".

Environ 400 personnes étaient réunies dimanche 1er mai pour écouter le discours de Jean-Marie Le Pen. L'ex-président d'honneur, exclu du FN en août 2015, a notamment pronostiqué l'échec de sa fille à la présidentielle de 2017 , et peut-être même dès le premier tour. Des "critiques virulentes [...] à l’égard du Front National, de sa ligne politique et de sa Présidente", selon le communiqué, qui ont conduit le Bureau politique à demander la démission de Marie-Christine Arnautu et de Bruno Gollnisch.

"Une motion a été adoptée par le bureau politique (qui compte 42 membres, NDLR) pour demander leur démission, avec 3 votes contre et 4 abstentions", selon un dirigeant du parti cité par l’AFP. "Gollnisch a dit qu'il allait prendre quelques jours pour réfléchir. Arnautu a priori ne veut pas [démissionner]. Pour l'instant, personne n'a démissionné", a ajouté ce même cadre. 

Bruno Gollnisch a été écarté dès ce 2 mai, avec effet immédiat, de la Commission d'investiture du parti, ont aussi précisé deux dirigeants du parti. Marie-Christine Arnautu, elle, refuse de démissionner et menace d'une affaire Jean-Marie Le Pen bis .

Pour Jean-Marie Le Pen, interrogé par L'Express , le vote "n'a aucune valeur" car il a eu lieu à mains levées. Auprès de l'hebdomadaire, il développe : "Il s'est déroulé sous l’œil vigilant des sbires. Ceux qui auraient voté en faveur de Bruno Gollnisch ou de Marie-Christine Arnautu seraient réputés complices. Ce sont des gens [les membres du bureau politique] qui veulent une investiture et qui serrent donc les fesses. Et là-bas, y'a intérêt !"

Marie-Christine Arnautu est vice-présidente du Front national, en charge des "affaires internes" depuis le congrès de Lyon fin 2014, et à ce titre membre du bureau exécutif, le plus haut organe du parti, qui comprend huit membres. Elle est également membre du bureau politique du parti, organe décisionnaire du FN, tout comme Bruno Gollnisch, ancien numéro deux du parti.

A la veille de cette décision, pendant le rassemblement du "Menhir", les deux cadres se sont montrés confiants, assurant qu'il ne s'agissait en rien d'une provocation. Marie-Christine Arnautu a évoqué un "soutien personnel" à Jean-Marie Le Pen, tandis que Bruno Gollnisch, persuadé qu'il n'allait pas être exclu, a assuré : "Marine est intelligente".

Ce lundi 2 mai au matin, Florian Philippot et Louis Aliot s'étaient tous deux prononcés en faveur de l'exclusion du Bureau politique des deux cadres.

[EDIT 16h55] ajout déclarations Marie-Christine Arnautu

[EDIT 17h15] ajout déclarations Jean-Marie Le Pen



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