Dépénalisation, pour Cambadélis, "ce n'est pas au ministre de l'Éducation d'ouvrir ce débat"

Publié à 10h33, le 15 octobre 2012 , Modifié à 12h09, le 15 octobre 2012

Dépénalisation, pour Cambadélis, "ce n'est pas au ministre de l'Éducation d'ouvrir ce débat"
Jean-Christophe Cambadélis et Vincent Peillon, le 22 octobre 2011. (MaxPPP)

RESTE A TA PLACE - Jean-Christophe Cambadélis, député socialiste de Paris a condamné lundi 15 octobre sur les ondes de Radio Classique la volonté affichée de Vincent Peillon d'ouvrir le débat sur la dépénalisation du cannabis.

Le candidat malheureux à la tête de Solférino a répété, deux fois, que le ministre sortait de son périmètre.

Je ne pense pas que c'était le rôle du ministre de l'Éducation nationale d'ouvrir ce débat. Car c'est un problème de santé publique sûrement, un problème qui se pose dans l'ensemble de nos écoles et je crois qu'à partir du moment où l'on est pas dans la permissivité, et il me semblait que c'était l'orientation développée par le ministre, il me semblait qu'il était nécessaire de fixer un certain nombre de règles.

Donc s'il y a débat et il doit y avoir débat, ce n'est pas au ministre de l'Éducation nationale d'ouvrir ce débat.

Une sortie frontale du député contre le ministre de l'Education qui doit se lire à la lumière du soutien appuyé de Vincent Peillon à Harlem Désir, rival de Jean-Christophe Cambadélis, qui va devenir premier secrétaire du PS.

> Dominique Bertinotti et les "débats inutiles"

La ministre déléguée chargée de la famille s'est diplomatiquement démarquée de son collègue de l'Education, sur les ondes de RFI.

Je crois que Vincent Peillon a exprimé son opinion personnelle. Lorsque je suis intervenue dans le cadre de cette loi sur le mariage et l’adoption, je l’ai fait comme ministre de la Famille.

Ce que je vous dis sur la PMA ou le statut des tiers, ce n’est pas mon opinion personnelle mais l’expression de ce que je constate au travers de mon travail ministériel.

Donc il faut effectivement quelque fois savoir, peut-être, ne pas engager des débats inutiles.

> Pierre Moscovici botte en touche

Le ministre de l'Économie a lui refusé de répondre, invité lundi de France 2.

Je suis ministre de l’Economie et des Finances. [...] Je ne suis pas du tout compétent pour participer à ce débat.

> Hidalgo défavorable à la légalisation

Autre réaction, à gauche, celle de Anne Hidalgo, maire adjointe de Paris qui, invitée de Canal Plus ce lundi 15 octobre, s'exprime uniquement sur le fond.

Personnellement, je suis pour qu’il y ait un débat mais pas du tout favorable à la légalisation.

Qu’on s’intéresse à la dépénalisation notamment pour les petits consommateurs, pas les trafiquants, il y a sans doute quelque chose à regarder de ce côté-là.

En revanche je pense que le cannabis, la drogue reste un fléau, qu’il faut continuer à faire de la prévention contre les addictions, toutes les addictions (alcool, drogue) Et je pense que le débat est nécessaire. Parce que le statut quo n’est pas possible

> Les verts boivent du petit lait

Invité d'Europe 1, Denis Baupin, député EELV, a jugé lundi "courageux" d'ouvrir le débat.

C'est justement parce que nous n'avons aucune complaisance vis-à-vis des trafics d'armes, de drogue, etc., que nous pensons que la prohibition en matière de cannabis est en échec.

Sur France Inter, un autre élu écologiste, Yves Contassot, conseiller de Paris, a estimé que Vincent Peillon avait "raison" de vouloir rouvrir le débat.

C'est un vrai sujet, la seule manière de lutter contre le trafic, c'est de dépénaliser. [...]La répression ne fonctionne pas, regardez ce qui se passe à Marseille.

Du rab sur le Lab

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