La gauche y voit maintenant plus clair pour 2017. Elle connaît le visage de son adversaire à droite, François Fillon, et sait que son candidat ne sera pas François Hollande. Mais le Parti socialiste doit désormais trouver celui ou celle qui représentera la gauche gouvernementale à la primaire - il s’agira très probablement de Manuel Valls - puis désigner son candidat lors du scrutin des 22 et 29 janvier.
Mais avec les candidatures hors primaire de Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, la gauche est éclatée. C’est en ce sens que Jean-Christophe Cambadélis a appelé une nouvelle fois les deux candidats à participer à la primaire organisée par le PS, à l’occasion de la convention nationale de la Belle alliance populaire ce 3 décembre. Sur BFMTV, le Premier secrétaire du PS a ensuite brandi le risque d’une victoire de Marine Le Pen en cas de second tour face à François Fillon car le candidat LR ne serait pas capable d’attirer le vote des électeurs de gauche pour faire un front républicain :
"Il faut une primaire massive si on veut créer une dynamique et imposer l’unité de l’ensemble de la gauche. C’est nécessaire parce que je suis très inquiet sur le deuxième tour de l’élection présidentielle. François Fillon, ce n’est pas Alain Juppé. François Fillon ne permet pas à la gauche de voter pour lui. Et François Fillon aura beaucoup de mal à voter ou faire voter pour le candidat de la gauche. Cela veut dire que c’est une opportunité invraisemblable pour Marine Le Pen. Et le seul moyen de conjurer cette opportunité, c’est de placer la gauche au deuxième tour de l’élection présidentielle.
"
Une fois de plus, Jean-Christophe Cambadélis use de sa petite technique bien à lui pour tenter de rassembler la gauche : jouer les oiseaux de mauvais augure. Le député de Paris l’a récemment fait en prophétisant l’explosion du PS si François Hollande n’allait pas à la primaire. Ou en formulant cet avertissement : "Alain Juppé à la primaire, c’est Marine Le Pen aux législatives" .
On notera d’ailleurs que 1/ aux dernières nouvelles, le PS n’a pas encore explosé après le renoncement de François Hollande ; 2/ le candidat choisi par la droite n’est pas Alain Juppé mais ne convient pas non plus à "Camba". Mais que du coup, le maire LR de Bordeaux trouve finalement un peu grâce à ses yeux parce qu'il pouvait potentiellement rassembler la droite et la gauche.